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Solitaire Bompard - une première étape musclée, de tous les dangers

La première étape de la Solitaire Bompard Le Figaro, dont le départ vient d'être donné à Deauville, s'annonce musclée.

Solitaire Bompard - une première étape musclée, de tous les dangers

La première manche de la Solitaire Bompard Le Figaro 2016, qui se déroule entre Deauville et l'île de Wight, sera courte, 510 milles, mais exigente, avec peu de vent au départ, la front cette nuit puis une navigation au prés jusqu’à Wolf Rock. En bref, une étape de tous les dangers...

Sur ce parcours des plus exigeants entre Deauville et Cowes (Île de Wight) qui consiste en une traversée de La Manche, puis un aller et retour le long des côtes sud de l’Angleterre via le phare de Wolf Rock, les pièges seront en effet nombreux.

En plus des courants, cailloux, baies et caps, la météo va pimenter le jeu : du petit temps pour le départ, un front à passer la première nuit, puis du près, du près et encore du près dans un vent mollissant et capricieux jusqu’à la pointe extrême sud-ouest de l’Angleterre.

"Ce sera une étape côtière longue en nombre de milles et à cause de la météo ! Il risque d’y avoir des rebondissements, des changements de leaders et des choix tactiques déterminants. Les routages donnent deux jours d’Owers à Wolf Rock ce qui est beaucoup, et après c’est l’incertitude totale sur le menu de la dernière partie de course. Ce sera un gros morceau pour les 39 concurrents…" expliquait Fabien Delahaye, 2ème de La Solitaire en 2011 avant le départ.

Si Météo Consult prévoit pour le départ du petit temps (ouest-nord-ouest de 6 à 8 nœuds), le vent devrait rapidement reprendre de la vigueur en début de soirée. Ce sera donc une traversée de la Manche express au largue serré, et une nuit blanche en perspective pour les skippers.

L’atterrissage à la marque obligatoire d’Owers (cardinale sud) devrait avoir lieu vers 4h00 du matin en même temps que le passage d’un front froid. 20 à 25 nœuds de vent de sud-ouest cueilleront les marins à l’approche des côtes anglaises, avec des pointes à 35 nœuds dans les rafales, une mer agitée, de la pluie et une visibilité réduite. 

Les conditions météo musclées ne devraient durer que quelques heures pour laisser place à un flux de d’ouest-sud-ouest mollissant. C’est donc avec un vent de pleine face peu vigoureux que les Figaro Bénéteau 2 vont progresser lentement, cap à l’ouest vers Wolf Rock, au près serré d’abord, puis en tirant des bords.

Un tricotage de longue haleine le long des falaises avec beaucoup de paramètres à gérer : le courant, les effets de pointes, les caps, les brises ou les dévents locaux. « Le nerf de la guerre sera le courant et tout sera une question de timing. Certains peuvent faire le choix de s’abriter du courant dans une baie, mais peineront à passer la pointe, d’autres préfèreront le large en attendant la renverse. Cela peut créer rapidement des écarts. Les concurrents devront être très observateurs et bien réfléchir à leur tactique » analyse Gildas Mahé, figariste reconnu qui embarque sur un des bateaux accompagnateurs.

Une fin d'étape incertaine

Après le passage de Wolf-Rock mardi vers 17h, c’est la nébuleuse. Si le vent d’ouest persiste, les solitaires pourront envoyer le spi, mais certains modèles météo annoncent une bascule au sud-est, présageant un retour vers l’île de Wight au près. Une chose est sûre, la fin de cette première étape se déroulera dans des conditions de vent faible.

Ce sera donc long, voire même très long. Une entrée en matière difficile, une vraie belle première étape de Solitaire Bompard Le Figaro…

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