Catherine Cornu vient de passer le relai à Laurent Letty, élu nouveau Président du Pilotage de la Seine. Laurent Letty souhaite une plus grande autonomie des unités fluviales à passagers, afin de recentrer l’activité de la Station sur le service aux navires. 

Elu par ses pairs, Laurent Letty remplace depuis le 20 mai 2019 Catherine Cornu, parvenue au terme de son mandat entamé en mai 2016.  

Laurent Letty occupait les fonctions de Secrétaire Général (vice-président) au sein du bureau administratif, constitué de 6 membres et mis en place par Catherine Cornu il y a trois ans.

Selon les règles de gestion de la Station, la nomination au poste de secrétaire général entraîne l’accès à la présidence lors du mandat suivant. Le secrétaire général du bureau de Laurent Letty est François Cadoret, et Catherine Cornu occupe le poste de trésorière dans ce nouveau bureau. 

Ce mode de fonctionnement permet au secrétaire général de se familiariser progressivement avec la gestion de la Station du Pilotage de la Seine, de suivre les dossiers en cours et de faciliter son passage à la présidence. 

« La Station de la Seine se porte bien, elle est toujours en mouvement », se réjouit le nouveau président, qui est au Pilotage de la Seine depuis 2007. 

Avant d’intégrer la Station, Laurent Letty a navigué pour l’armement Euronav et sur les dragues armées par le port de Rouen, dont la Daniel Laval et la Ronceray. « Ça m’a permis d’apprendre la rivière de façon concrète », indique-t-il. 

Parmi les nombreux dossiers qui l’attendent, celui du regroupement des installations du pilotage de la Seine, au Havre, fait figure de priorité. Débutée en 2012 par Pascal Erny et poursuivie par Catherine Cornu, cette nouvelle implantation va permettre de créer un pôle opérationnel de services aux navires en regroupant, Quai de la Marine, les services nautiques, logistiques, administratifs et la base de vie, auparavant dispersés. 

« Nous allons avoir un concours mi-septembre afin de recruter deux nouveaux pilotes. Il est important de souligner que la phase de formation dure 5 ans, soit environ 1200 opérations de pilotage », annonce Laurent Letty. 

Les candidats devront justifier de 72 mois de navigation et d’un brevet de capitaine illimité permettant de commander tous types de navires. 

Au début, le pilote qui entre en Seine intervient sur des navires de petite taille, avec une longueur maximale de 100 mètres et un tirant d’eau de 5,50 mètres. Au fil de l’expérience et de la compétence accumulée, il « monte en stage » sur des unités plus grandes jusqu’à n’avoir plus de limitation de taille, ni de tirant d’eau, au terme d’une formation de 5 ans. 

« Nous exerçons un métier où la transmission du savoir entre les pilotes d’expérience et les nouveaux pilotes est fondamentale. Il y a beaucoup d’oralité chez nous, car les navires n’ont pas toujours le même comportement, les conditions de navigation en Seine changent, les marées ne sont jamais complètement les mêmes. Chaque opération de pilotage est unique. Dans notre Station, nous travaillons beaucoup sur le retour d’expérience, à la fois écrit et oral », explique Laurent Letty.

Au cours de son mandat, le nouveau président souhaite recentrer le pilotage sur le service aux navires de mer. Les pilotes de la Seine interviennent aujourd’hui encore sur des paquebots fluviaux, de Rouen à Honfleur, pendant la saison des croisières fluviales (de mars à fin octobre).

La réglementation a évolué en avril 2017, avec l’instauration d’une licence de patron-pilote pour les capitaines de paquebots fluviaux. La Station de Pilotage de la Seine participe à la formation et à l’examen permettant l’obtention de cette nouvelle licence. 

Le développement de cette nouvelle licence permettra à la Station de se recentrer sur son cœur de métier, le service aux navires de mer. 

« C’est une nécessité pour la Station de la Seine », juge Laurent Letty, « notamment en raison de la fin du programme d’amélioration des accès maritimes du Port de Rouen. Le gain d’un mètre de tirant d’eau représente un défi majeur, avec des navires chargeant davantage de marchandise et des clairs sous quille réduits. Ces navires vont demander une attention particulière et nous allons devoir valider dans la réalité les montées et descentes faites sur simulateur. Les premiers navires prendront deux pilotes à bord ». 

« La présidence de la Station m’a permis de découvrir une autre facette de notre métier, notamment tout ce qui concerne la gestion administrative. C’est un investissement très important avec de nombreux dossiers à gérer », explique Catherine Cornu. 

Première femme élue à la tête d’un syndicat de pilotage français, elle a repris le pilotage « en stage limité », sur des petits navires, et remontera progressivement en stage afin de servir à nouveau tous les navires, quelle que soit leur taille ou tirant d’eau. Son retour sur la passerelle précède l’arrivée des grands voiliers de l’Armada de Rouen. En 2013, elle avait notamment pris la barre du TS Royalist, commandé par une autre femme, Angela Morris.