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Transat Jacques Vabre – Vers un énorme match Atlantique en Class40 !

Tous les ingrédients sont là pour faire de cette 14ème édition de la Transat Jacques Vabre une course des plus disputées : 10 possibles vainqueurs, 6 nouveaux bateaux, 17 équipages de bizuths et une flotte homogène dans son ensemble qui promet plusieurs matchs dans le match.

Transat Jacques Vabre – Vers un énorme match Atlantique en Class40 !
Transat Jacques Vabre – Vers un énorme match Atlantique en Class40 !

La Class40 a encore évolué cette année : du tout premier dessin de 2004 (Terre Exotique) signé Pierre Rolland, aux tout derniers de 2019 signés Sam Manuard (Banque du Léman) et David Raison (Crédit Mutuel), les carènes et les étraves des Class40 ont pris du caractère. 

« L’architecture navale évolue en fonction des retours d’expérience mais également avec la façon d’utiliser les bateaux. Le niveau général moyen augmente, les bateaux sont de plus en plus poussés parce que le niveau collectif est tiré vers le haut, les skippers naviguent plus qu’avant. Auparavant, on s’intéressait à la performance dans des conditions maniables, maintenant on s’aperçoit que les bateaux sont limités dans la mer formée, l’étrave a tendance à plonger. On a essayé d’y remédier. C’est pourquoi les étraves sont de plus en spatulées. » explique Sam Manuard, l’architecte de la série des Mach. Car plus les étraves sont larges et courbées, mieux les bateaux surfent les vagues. 

Toutes les générations de Class40 sont représentées cette année dans le bassin Paul Vatine, au Havre, ce qui veut dire que même les bateaux lancés entre 2007 et 2015, soit les 2/3 de la flotte, pourront régater à couteaux tirés. 

Qui peut gagner en Class40 ? « 7-8, peut-être 10 équipages, peuvent empocher la victoire » souligne Aymeric Chappellier, skipper d’Aïna Enfance & Avenir, un plan Manuard sorti en 2017. 

Accompagné par Pierre Leboucher, Aymeric Chappellier ne cache pas son envie d’arriver premier à Salvador de Bahia, ville d’arrivée de la Transat Jacques Vabre, pour prendre sa revanche sur l’édition 2017, où il était arrivé deuxième, à 17 minutes du premier V and B

Parmi les favoris cette année figurent bien sûr les 6 bateaux de la nouvelle génération : Banque du Léman (Koster/Gautier), Crédit Mutuel (Lipinski/Hardy), Lamotte – Module Création (Berry/Le Turquais), Beijaflore (Mathelin-Moreaux/Guillemot), Leyton (Goodchild/Delahaye) et Linkt (Riechers/Château).

Il faudra aussi surveiller de près les tandems sur les bateaux de 2017 : Aïna Enfance & Avenir, Crosscall – Chamonix Mont-Blanc (Duc/Ducroz), Rennes-Saint-Malo/Sea Farmer (Hector/Commagnac). L’équipage mixte Pourre/Luciani sur Eärendil pourrait également faire parler de lui, mais c’est bien la météo qui fera parler le caractère des carènes sur cette traversée de 4350 milles… 

Basile Bourgnon (co-skipper Edenred) et Martin Louchart (skipper #Attitude Manche) ont moins de 18 ans et ont obtenu une dérogation de la Direction de course pour pouvoir participer à La Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre. « Nous venons engranger de l’expérience, faire nos classes en course au large » confie Basile, dont le rêve absolu reste la régate en solitaire en multicoque. 

Simon Kervarrec et Pierrick Letouzé (E. Leclerc), respectivement 20 et 21 ans, forment le plus jeune duo de cette édition. Ce sera le baptême du feu au large pour ces deux jeunes talents issus de la course en équipage. L’histoire du projet de l’équipage de Kerhis porte haut les couleurs de l’espoir et de la solidarité : Pierre-Antoine Tesson et Paul Gallet (en rémission d’une tumeur importante au thorax) avec leur association « les incoulables » vont tout donner pour arriver le plus rapidement possible à Salvador de Bahia. 

Deux skippers vétérans vont donner un autre sens à leur 11e et 10e Transat Jacques Vabre : le premier, Marc Guillemot, part avec le bizuth William Mathelin-Moreaux sur Beijaflore, et Kito de Pavant embarque Achille Nebout sur Made in Midi

Vogue avec un Crohn (Pierre-Louis Attwell, Calliste Antoine), A chacun son Everest (Yves et Renaud Courbon) et Beijaflore (William Mathelin-Moreaux, Marc Guillemot),  pourraient toutefois renoncer à s’élancer dimanche, à défaut d’assurance.

Pantaenius, qui assure de très nombreux concurrents ne souhaite plus ouvrir de nouveaux dossiers. Lors de la précédente édition de la Route du café, l’assureur se partageait la flotte avec une compagnie anglaise qui s’est depuis retirée du marché. Elle se retrouve donc cette année à couvrir une plus grande quantité de bateaux, et voit son risque augmenter statistiquement…

« Certains partent sans assurance » répond William Mathelin. "C’est tentant bien sûr, mais je comprends très bien que mon sponsor, qui est propriétaire du bateau, ne puisse prendre ce risque".

Un risque d’autant plus faible pour les bateaux les moins extrêmes du plateau de la Transat Jacques Vabre que la météo annoncée pour la première semaine de course semble plutôt clémente…

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