La France, la Grande-Bretagne et les Pays-Bas ont annoncé jeudi 23 avril la signature d’un partenariat dans les Caraïbes pour y envoyer trois navires militaires, afin de venir en aide aux populations de leurs territoires dans la région.

Ce partenariat constitue « une réponse militaire coordonnée, en soutien des outils civils de gestion de crise », précise un communiqué commun des ministères de la Défense des trois pays.

Depuis Fort-de-France, en Martinique, une cellule de coordination sera chargée d’organiser sa mise en œuvre, « dans un esprit de soutien mutuel et de coopération européenne ». 

Dimanche 26 mars, la Caribbean Disaster Emergency Management Agency (CDEMA) comptait 761 cas dans sa zone (29 Etats et territoires), tandis que la Caribbean Public Health Agency (CARPHA), le 27 mars, avançait un bilan de 1 063 cas et 20 morts. Toujours d’après la CARPHA, 76 cas étaient recensés en Guadeloupe et 66 en Martinique. Des chiffres de l’ARS datant 31 mars témoignent d’une nette augmentation des cas : 114 en Guadeloupe, 128 en Martinique, et 21 à Saint-Martin.

Trois bâtiments ont déjà été déployés, tous dotés d’hôpitaux de bord et capables de déployer des hélicoptères et d’emporter du fret, dont le porte-hélicoptères français Dixmude, arrivé le 17 avril, qui devrait livrer un million de masques aux Antilles. 

Plus grand navire actuellement disponible, avec le Mistral et le Tonnerre (le porte-avions Charles de Gaulle étant immobilisé suite à une épidémie de Covid-19 à bord), le Dixmude avait été rappelé en mars d’une mission au Liban, avant de faire escale à Toulon jusqu’à début avril. 

Le porte-hélicoptère « pourrait livrer du fret, soulager les hôpitaux en fonction de sa configuration, projeter des forces de sécurité entre les départements de Martinique, de Guadeloupe et de Guyane. » détaille le ministère des Armées.  

« Les hôpitaux de bord des PHA sont armés même en contexte non-Covid-19, mais pas forcément avec toutes les spécialités nécessaires à l'opération Résilience, notamment les spécialités infectieuses », précise le service de santé des armée. « Il ne faut pas voir le porte-hélicoptères amphibie comme le messie », prévient le capitaine de vaisseau Éric Lavault, porte-parole de la Marine nationale.

La Royal Navy a envoyé un navire auxiliaire modernisé en 2018, le RFA Argus, tandis que la marine néerlandaise a mobilisé son plus grand navire, le HNLMS Karel-Doorman, un navire de soutien déjà déployé en Afrique de l’Ouest lors de l’épidémie d’Ebola. Les trois navires devraient rester dans la région pendant la saison des ouragans, de juillet à novembre.