13 Avril 2014
A 17h05, neuf concurrents ont passé la marque des Canaries !!
A 14h35, Thierry Chabagny et Erwan Tabarly, sur Gedimat, étaient en effet les premiers à passer la bouée virtuelle des Canaries, suivis 50 minutes plus tard par Generali, Interface Concept et Skipper Macif.
La flotte a ensuite pu attaquer la seconde phase du parcours, à savoir la traversée de l’Atlantique. C’est le grand tournant de la course, car d’importantes décisions stratégiques se dessinent, qui conditionneront les 2600 milles restants…
Comme il y a 2 ans, Erwan Tabarly a le privilège d’enrouler le premier la marque des Canaries. En 2012, il était à bord de Nacarat en compagnie d’Eric Peron et avait terminé sur la deuxième marche du podium à Saint-Barth… Cette année, il fait équipe avec Thierry Chabagny sur Gedimat. Les deux hommes n’ont pas volé ce coup de projecteur à un tiers du parcours. Ils font partie du groupe de tête depuis le départ de Concarneau.
A 14h35, dans les dévents de la Punta del Roque, ils étaient les premiers à virer pour amorcer un virage à 140 degrés, direction Saint-Barth. 50 minutes plus tard, Generali leur emboîtait le pas, suivi d’un tir groupé composé d’Interface Concept, Skipper Macif et Safran-Guy Cotten. En l’espace de 2h30, les neuf premiers bateaux (jusqu’à 30 Corsaires) avaient franchi la marque.
Ce passage de l’archipel canarien, après un peu plus de 7 jours de navigation, marque un tournant, certainement décisif pour la suite de la course. La première semaine de régate a été très riche (passage de front la première nuit, aiguillage au cap Finisterre, 5 jours de spi dans la brise et 24 heures de près) mais a surtout été marquée par de nombreux placements tactiques. Aujourd’hui, l’heure des grandes manœuvres stratégiques a sonné.
Dans cette zone de l’Atlantique habituellement balayée par les vents portants, une dépression orageuse quasi stationnaire a fait disparaître les alizés. Il va falloir aller les chercher ou en tout cas trouver des conditions favorables pour enclencher l’accélérateur vers l’arrivée. Deux possibilités s’offrent aux marins : « transpercer la dépression » comme le dit si bien Gérald Veniard (Scutum), en adoptant une route ouest ou nord, plus directe. Ou bien plonger dans le sud, à la recherche des « alizés profonds », quitte à rallonger le chemin de presque 500 milles. C’est du quitte ou double.
Dès le passage des Canaries, entre grains et éclairs, dans une atmosphère littéralement électrique et un vent faible, la flotte se dispersait en étoile. Gedimat et Interface Concept commençaient à s’engager dans une voie plus septentrionale. Tandis que Generali, Skipper Macif, Safran-Guy Cotten, Scutum, la Cornouaille, Made in Midi et 30 Corsaires se démarquaient en pointant vers le sud. Mais le vent semblait surtout très capricieux sous les orages, obligeant les tandems à virer constamment. Il est encore un peu tôt pour parler de stratégie nord ou sud.
Dans les deux cas, le vent va devenir faible à très faible. Et les marins vont se retrouver fortement ralentis durant 48 heures. « Ce sera dur pendant deux jours » concédait Nicolas Lunven. Dur, mais passionnant à suivre, à terre comme en mer.
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photo - A Courcoux