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BPC Mistral russes - les grandes craintes de Paris

BPC Mistral russes - les grandes craintes de Paris

Le dossier des BPC vendus à la Russie met Paris dans l'embarras, qui craint leur éventuelle exfiltration à l'instar des "vedettes de Cherbourg israéliennes", et la perte de marchés d'armement bien plus importants.

En signant la vente de 2 portes hélicoptères de type Mistral à la Russie pour 1.2 milliard d'euros, l'ancien président Sarkozy aura réussi l'exploit, non seulement d'affaiblir Paris au sein de l'Otan, à la grande satisfaction de Moscou qui tente depuis des mois de destabiliser l'Union Européenne en particulier par ses manoeuvres en Estonie, en Serbie et en Hongrie, mais peut être aussi de faire perdre de très gros marchés d'armement à venir à la France, en particulier avec la Pologne et l'Australie.

Pour Tomasz Siemoniak, ministre polonais de la défense interrogé par nos confrères de "Rzeczpospolita", la livraison des deux Mistral à la Russie "n'aide pas" la Pologne à choisir un fournisseur français pour son système de défense anti-aérienne, alors que deux entreprises ont répondu à l'appel d'offres, le GIE français Eurosam, composé du missilier MBDA et de l'électronicien Thales et l'américain Raytheon.

En parallèle, l'Australie doit notifier en 2015 un marché gigantesque dans le domaine des sous-marins, qui consisterait à remplacer ses 6 Classe Collins par 10 à 12 unités nouvelles. Autant dire que ce marché est historique, près de 20 milliards de dollars, qui fait saliver tous les grands constructeurs mondiaux du secteur, et pour lequel DCNS pourrait avoir toutes ses chances avec ses tous nouveaux SMX Ocean... s'il n'avait pas vendu ses 2 Mistral à la Russie !

Un argument qui pourrait faire mouche du côté de Canberra, à la grande joie des Allemands de TKMS, des Suédois de Saab Kockums ou des Japonais, qui jusqu'à présent tenaient la corde, jusqu'aux dernières déclarations de Saab Kockums... 

En attendant de connaître la décision du président Hollande sur la livraison ou non des 2 Mistral et un éventuel plan B, Paris redouterait actuellement un scénario à l'israélienne pour le Vladivostok, en attente de livraison.

En 1969 en effet, devant de refus de Paris de livrer 12 vedettes commandées par Israel, suite à un embargo sur les ventes d'armes décidé par le Général de Gaulle consécutif à la guerre des 6 jours, des commandos de Tsahal exfiltrèrent lesdits bateaux du port de Cherbourg dans la nuit de Noël en toute discrétion, qui arrivèrent à Haïfa en héros.

Il s'avérera plus tard que Paris était parfaitement au courant de cette manoeuvre et préféra une humiliation officielle immédiate pour se sortir de ce guêpier, qu'une non livraison, les bateaux étant en partie payés, scénario peu glorieux mais qui eut l'avantage de ne pas se déjuger face au monde arabe.

Dans ce contexte, les marins russes actuellement à Saint Nazaire, s'ils peuvent monter périodiquement à bord du Vladivostok ne peuvent y installer leurs affaires et y vivre, ce qui matérialiserait un transfert de propriété.

A toutes fins utiles, le navire est protégé de tout départ intempestif par sa situation dans un bassin nécessitant un passage d'écluse, ce qui pourrait faire redouter des complicités extérieures mal placées en cas de départ inopiné. 

Les mesures de sécurté ont donc été renforcées...

En attendant, le Sébastopol, sistership du Vladivostok, a été mis à flot à Saint-Nazaire dans la nuit de jeudi à vendredi, en toute discrétion...


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