11 Novembre 2014
Les arrivées se succèdent désormais pour les voiliers de la Classe Ultime, avec Lionel Lemonchois et Sidney Gavignet qui pointent aux 4e et 5e places.
C'est à 7h44mn ce mardi 11 novembre, que Lionel Lemonchois, sur Prince de Bretagne, a franchi la ligne d'arrivée de la 10e Route du Rhum, bouclant sa transat en 8 jours 17 heures 44 minutes et 50 secondes, soit un parcours réel de 4 511 milles à 21,51 nœuds de moyenne. L'écart au premier, Loïck Peyron, s'établit à 1 jour 2 heures 36 minutes et 18 secondes.
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Oh là là, je ne tiens plus debout. Je ne voudrais pas être à la place de Sidney. Il ne m'a pas vu venir. Je suis passé à terre. Ce n'est pas la première fois que je passe par ici. Toute la course a été une belle bagarre. J'étais un peu dépité il y a deux jours quand je suis tombé dans cette espèce de tempête tropicale en formation. Je visais le podium…
J'aurais du faire plus de marquage, j'ai été trop ambitieux. Je visais la 2e place, j'y croyais. Voilà… Le bateau a quelques petits bobos, mais il va bien. Il aurait mérité une meilleure place. T'arrêtes pas sur ce bateau : tu tournes dans un sens, dans l'autre, tu ranges les bouts, tu les défaits, t'arrête pas. Dur ? Oui, par moment. Les deux premiers jours ont été un peu sport. Fallait pas que ça dure trop longtemps. J'ai l'impression d'avoir été dans le match.
A part Loïck qui nous a fait son Loïck. Il a très bien navigué et a eu des passages à niveau qu'on n'a pas eus, comme lors du passage à Madère… ça s'est fermé pour nous derrière. Mais en moyenne, les vitesses étaient assez comparables. C'était bien puissant cette course et la vitesse du bateau… au passage du cap Finisterre, je marchais à 42 nœuds dans les vagues… hallucinant, hallucinant. C'est bon d'arriver, je suis content d'être là. J'ai digéré la déception et puis j'ai réussi à m'en refaire un sur la fin, ça remet le moral.
Le rythme de vie ? J'ai rarement aussi peu dormi en une semaine. Je ne pense pas avoir dormi d'un vrai sommeil. J'ai fait des petits comas de 30 à 45 minutes. Il y avait du rythme, on se tirait la bourre. Arrivé à Madère, je n'avais pas encore trouvé le sommeil, ça me stressait. J'étais trop pris par le truc, impossible de dormir. Là, je suis prêt à tomber…
Une heure et demie après Lionel Lemonchoix, Sidney Gavignet sur Musandam-Oman Sail franchissait à son tour la ligne d'arrivée.
Il aura bouclé la course en 8 jours 19 heures 15 minutes et 24 secondes, soit un parcours réel de 4 446 milles effectué à la vitesse de 21,05 nœuds de moyenne. Son écart au premier et de 1 jour 4 heures 6 minutes et 52 secondes.
C'était une belle régate, on est allé vite. Mais je suis déçu, je ne vous le cache pas. J'ai fait 99% de mes erreurs dans les deux dernières heures de course, donc je les ai un peu velues. C'est quand même une très belle course avec de magnifiques bateaux. J'arrive, je n'ai rien cassé, à part un pare-brise que j'ai laissé trop vertical et qui s'est fait fracassé par les vagues.
C'est fait ! Ici, il y avait de grains entre 12 et 25 nœuds, c'était chaud, mais personne n'a chaviré parce que les gars sont bons. Mais ça aurait pu le faire. Les journées de portant c'était fabuleux. Avec Seb (Sébastien Josse), on s'est un peu cherchés, je suis sûr qu'il regardait le pointage !
C'est chouette comme on arrive à dormir à 30 nœuds, quand on connaît bien la bestiole. Mais je ne ferais pas ça tous les jours ; je suis désolé, je voudrais exploser de joie, mais j'ai les boules, j'ai très mal navigué ces deux dernières heures.