24 Février 2015
Le débat entre les professionnels de la pêche qui dénoncent les volumes de bars pêchés par les pêcheurs plaisanciers, et ces derniers qui montrent du doigt les chalutiers plongeant leurs filets sur les zones de frayage desdits bars fait rage.
Avec au centre de tout cela, l'Ifremer, accusé par les pêcheurs de loisir d'encourager des pratiques de pêche destructrices de la ressource.
A l'occasion du Salon Européen des Pêches, ActuNautique.com donne la parole à un spécialiste du secteur, qui aimerait un débat moins passionné, plus constructif, et qui en profite pour renvoyer dos à dos les uns et les autres !
"J'ai un avis forcément atypique dans ce débat, parce que je suis très impliqué dans la filière de la pêche professionnelle, tout en étant moi même un inconditionnel de la pêche de loisir...
La première chose qu'il faut dire, est que quand on dénonce la pêche professionnelle sur les frayères de bars, cette pratique est tout à fait légale jusqu'à présent !! Ce n'est donc pas interdit !! C'est même contrôlé, avec des limites fixées par les organisations professionnelles, afin de ne pas épuiser la ressource ! Pêcher sur des frayères est donc légal : on ne peut pas reprocher aux marins pêcheurs de le faire, ce d'autant plus qu'on les a peut être aidé à trouver certaines zones, suivez mon regard....
Ensuite, quand les professionnels dénoncent les volumes de bars pêchés par les plaisanciers, il faudrait peut être rester sérieux et raison garder !!
Les chiffres annoncés me semblent tout à fait hallucinants ! Ceci étant dit, je pense sincèrement que la limitation des captures de bars aurait dû exister depuis longtemps pour les plaisanciers. Aujourd'hui, il n'y a plus un pêcheur de loisir sérieux qui accepte de faire des 50 ou 100 kgs de bars dans son bateau ! La limitation à 3 ou 4 poissons par jour et par personne me semble tout à fait logique, du fait de la raréfaction de l'espèce.
Les personnes disant le contraire n'ont sans doute pas une utilisation du poisson familiale mais en font sans doute un commerce parallèle, ce qui est totalement illégal et représente une concurrence déloyale pour les professionnels.
Question : pourquoi trouve t-on si peu de poissonneries à La Rochelle par exemple, en dehors du marché ? Cette question, sur le littoral, personne ne la pose et c'est pourtant une vraie question qui fâche !
Mais quand on parle de marché parallèle, les plaisanciers ne sont sans doute pas les seuls à pratiquer : que dire des pêcheurs retraités qui passent leur temps sur l'eau, et que l'on rencontre à fournir les restaurants locaux ou les particuliers ?
Les contrôles dans ce domaine sont bien trop rares : la volonté politique fait défaut !
Il faut donc rester sérieux !! Ce n'est pas une bonne chose pour moi d'opposer les professionnels aux plaisanciers. Qu'il s'agisse d'un métier ou d'une passion, cette activité est tout autant respectable. Qui a aujourd'hui intérêt à opposer les uns aux autres ?
Ce qu'il faudrait, c'est s'atteler à trouver des solutions pérennes, simples à mettre en oeuvre et qui permettent de restaurer l'espèce, en dépassionnant le débat..."
DEBAT
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