8 Février 2015
C'est à 7h00 ce matin que les six VOR 65 encore en course dans la Volvo Ocean Race 2014-2015 ont quitte Sanya, en Chine, pour Auckland, en Nouvelle-Zélande !
Team Alvimedica a pris un superbe départ à cette occasion, tout comme comme Mapfre et Abu Dhabi Ocean Racing, mais le grand favori de cette étape est à n'en pas douter Team Dongfeng, skippé par le français Charles Caudrelier.
Ce matin, c’est l’équipage de Charlie Enright qui a été le premier à se présenter à la première marque du parcours devant Sanya.
Dongfeng Race Team était alors troisième. Mais dès la deuxième marque, Charles Caudrelier et ses hommes se sont hissé en tête de la flotte. Une bonne vitesse, pas d’erreurs tactiques sur ce début d’étape et les sino-français ont été les premiers à quitter Sanya, leur port d’attache. Un beau symbole pour ceux qui ne cessent de faire parler d’eux.
Alors que l’on n’est pas encore à mi-parcours de ce tour du monde, ils sont nombreux à saluer la belle réussite de Caudrelier et ses équipiers. « Mais quel est le secret de Dongfeng ? » s’interroge sur ActuNautique.com Knut Frostad, le directeur de la course alors qu’il commente en direct ce départ.
Avec Chris Nicholson, skipper de Team Vestas Wind, les deux hommes louent la « Figaro » comme ils disent dans leurs accents respectifs. Beaucoup des équipiers de Dongfeng sont issus de la filière figaro.
Si le travail déjà réalisé par l’équipage est exceptionnel, Dongfeng a cette fois 5 264 milles à parcourir avant de rallier la prochaine ville étape, Auckland. Et remporter cette étape ne s’annonce pas simple. Il va d’abord falloir bien gérer l’entrée en matière. Les premières heures de course devraient se dérouler dans des conditions relativement dures, conditions que la flotte n’a pas rencontré depuis son départ d’Alicante. Au près, dans du vent fort et une mer formée, les équipages vont devoir trouver leur rythme (sommeil, nourriture) et aussi préserver le matériel. L’histoire de la course rappelle que le sud de la mer de Chine peut être sans concession pour les marins.
En 2012, rappelons que Telefonica avait enregistré des vagues de près de... 15 mètres !
Tous les bateaux ont dans leurs viseurs le Détroit de Luçon (situé entre Taïwan an nord et les Philippines au Sud). Ce passage entre la mer de Chine et la mer des Philippines sera un premier marqueur stratégique. C’est là qu’il faudra bien se positionner pour essayer d’anticiper le passage plusieurs jours plus tard d’une zone de convergence intertropicale.
« Le premier jour d’une étape, c’est toujours difficile car il faut se remettre dans le bain. En fin d’après-midi ou ce soir, on va partir au large et quitter l’île de Sanya. On se retrouvera dans la mousson de nord est dans 25 nœuds et surtout dans des vagues de 2.5 à 3 mètres. Le premier point clé de l’étape sera le passage au nord de l’île de Lucon, au nord des Philippines. On arrivera au louvoyage dans peu de vent beaucoup de courants. Pas forcément simple » décrivait Jean-Luc Nélias le navigateur de MAPFRE, ce matin juste avant de quitter le ponton.
De son côté, Laurent Pagès, à bord de Brunel, n’est pas mécontent de renouer avec cette étape de large : « Nous savons que nous allons faire du près, nous ne serons pas arrêtés comme la dernière fois. Disons que l’on renoue avec des étapes plus conventionnelles, moins aléatoires ».
Quatre hommes sur les sept Français engagés sur cette quatrième étape ont déjà vécu une victoire à Auckland. C’était sur la dernière édition, ils faisaient tous partis du team Groupama. Caudrelier, Pagès, Nélias et Israël donneraient cher pour revivre ce moment. Sûr que Davies, Walker ou Enright ont fait eux aussi plusieurs fois ce même rêve pendant leur escale en Chine.
Le mano a mano auquel se sont livrés Dongfeng et Abu Dhabi Ocean Racing quelques minutes après le départ vers la Nouvelle Zélande (Walker a réclamé contre Dongfeng lors d’un croisement, aucune pénalité retenue par le jury) raconte bien l’engagement de tous. Les étapes sont comptées et plus on progresse dans ce tour du monde, plus les points vont être importants. Les victoires vont être probablement plus dures à aller chercher. Les prochains 24 jours ( c’est a minima le temps estimé pour rallier Auckland en fonction des prévisions météo actuelles) promettent d’être vécus intensément par les 57 marins embarqués pour cette étape.
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