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Le chantier Mains de Marins (17) se place sous la protection de la loi

Le chantier Mains de Marins (17) se place sous la protection de la loi

Le chantier oléronais vient de demander sa mise en redressement judiciaire afin de disposer de temps pour faire face à la défaillance de l'un de ses fournisseurs et réorganiser sa dette, malgré un beau carnet de commande.

L'interdépendance des sociétés peut-être une force pour gagner en temps et en efficacité dans le cadre d'une politique de sous-traitance, mais elle peut également être à la source de grosses difficultés, quand un maillon de la chaîne cède.

C'est l'amère expérience qu'est en train de vivre le chantier oléronais Mains de Marins, plus connu pour ses marques White Shark et Guymarine, qui vient de demander sa mise en redressement judiciaire auprès du tribunal de commerce de La Rochelle, pour faire face à la défaillance de l'un de ses fournisseurs, la société Seaway, spécialisée notamment dans la fabrication de moules.

Ce sous traitant slovène, gros fournisseur des industries nautiques européennes, qui travaille notamment pour les groupes Bénéteau et Bavaria, est tombé en faillite il y a quelques semaines et sa défaillance soudaine n'est pas sans conséquences pour ses clients, et notamment Mains de Marins, qui s'est retrouvé du jour au lendemain sans moule pour sa nouveauté de l'année, le White Shark 270.

Conséquence immédiate, l'annulation de nombreuses commandes et l'obligation de rembourser les acomptes versés, comme le précise Erich La Chiusa, P-DG de Mains de Marins sur ActuNautique.com : "La faillite de Seaway a été d'autant plus difficile pour nous que nous avions décidé de lui confier la fabrication des moules de notre nouveauté de l'année en toute confiance, du fait de sa réputation et de sa notoriété. En parallèle à la perte sèche engendrée, notre acompte perdu, nous avons perdu près de 6 mois de commercialisation du nouveau White Shark, soit près de 800 000 euros de chiffre d'affaire, et déçu de nombreux clients qui nous avaient fait confiance".

Dans ce contexte, l'entreprise a dû se résoudre à demander son placement en redressement judiciaire pour passer la vague et surtout restructurer sa dette, issue d'un LBO initié par l'ancien propriétaire du chantier. "En rachetant le chantier Mains de Marins il y a deux ans, nous avons dû reprendre une structure financière - la holding du chantier - qui portait une dette issue d'un LBO réalisé il y a 8 ans par l'ancien dirigeant de la société" précise Erich La Chiusa. "Avec le manque à gagner engendré par la faillite de Seaway, nous avons cherché en vain à étaler cette dette auprès de nos banques pendant des semaines. Notre période de redressement judiciaire doit nous permettre d'étaler cette dette sur une plus longue période pour éviter de faire porter à la société un fardeau trop lourd dans la conjoncture actuelle".

"Cette décision n'a pas été facile à prendre" nous confie Erich La Chiusa, précisant que le maximum a été fait pour limiter l'impact de cette mesure auprès des fournisseurs de la société, qui conclue : "Elle constitue une décision de gestion qui n'aura pas d'impact sur les commandes en cours et à venir, le Chantier travaillant à plein régime actuellement".

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