1 Août 2016
Les athlètes des épreuves nautiques des JO de Rio devront s'armer de courage devant l'ampleur de la pollution fétide de la Baie de Guanabara dans laquelle se déversent les égouts de la ville...
C'était une des promesses des autorités brésiliennes lors de l'attribution des JO de Rio : doter la mégalopole d'une système d'épuration de ses eaux usées. Une promessse restée en l'état.
Dans ces conditions, les conseils donnés aux athlètes par les autorités de santé brésilienne - gardez la bouche fermée - peuvent prêter à sourire, tant ils semblent dérisoire, devant le risque sanitaire qu'ils prendront en participant aux épreuves nautiqes des JO, en s'exposant de fait à des virus et bactéries particulièrement violents.
Pour ne rien arranger, des test conduits récemment par les autorités locales ont mis en avant un degré de pollution bien plus élevé qu'attendu, les eaux de la baie de Guanabara recélant une véritable culture de pathogènes, en particulier des rotavirus pouvant engendrer des diarrhées et vomissements aigus, mais aussi une super-bactérie résistant aux médicaments et susceptible d’être fatale pour les personnes au système immunitaire faible.
De fait, les athlètes vont littéralement nager dans les matières fécales de la ville !
Il y a un an déjà, l’agence américaine Associated Press révélait des taux de pollution de la baie de Guanabara 1.7 million de fois supérieurs à ce qui est permis en Californie !
Un argument que le CIO balaie d'un revers de la main, en précisant que dans cette baie, les athlètes de la voile et du windsurfing n’auront qu’un contact limité avec l’eau.
Le problème est connu des autorités locales : une grande partie des égouts de cette mégalopole de 12 millions d'habitant se déverse directement dans la mer, sans traitement préalable. En 2009, lors de l'attribution des JO, le pays s'était engagé à investir 4 milliards de dollars pour traiter 80% des eaux usées de l'agglomération de Rio. De fait, à peine 170 millions ont été dépensés, et non pas poutr traiter les eaux usée, mais pour acquérir des bateaux destinés à récupérer les boues et objets flottants !
Du curatif et non du préventif : en bref, de l'inutile...
Si 35 stations d’épuration et 85 pompes ont été intallées grâce à des financements étrangers, seulement trois pompes et deux stations fonctionnent, le reste ayant été abandonné et vandalisé, déplore Renata Picão, microbiologiste de l’Université de Rio, dans les colonnes du New York Times.
Il faudra beaucoup de courage et un peu d'inconscience pour s'engager dans les épreuves nautiques de JO de Rio 2016....