12 Mars 2017
Après 10 ans de travaux, le Mont Saint-Michel est redevenu une île, à l'occasion des grandes marées de 2015. Un phénomène qui se déroule chaque fois que le coefficient de marée dépasse 110.
A ces moments là, et pendant quelques heures, le Mont Saint-Michel est en effet coupé du monde, spectacle superbe et rare s'il en est, qui tranche avec la situation qui prévalait jusqu'alors, quand des siècles de sédimentation avaient happé l'île dans les terres, la mer reculant devant les activités humaines.
Lors de sa création au Moyen-äge, c'est l'environnement maritime qui avait poussé les moines à y établir l'un des plus extraordinaires édifices religieux qui soient. Les travaux conduits pendant 10 ans ont permis de lui rendre ce côté maritime qui aurait totalement disparu à l'horizon 2040 si rien n'avait été entrepris pour y remédier.
Pierre angulaire de ce projet, un barrage sur le Couesnon, qui redonne suffisamment de force aux eaux pour chasser les sédiments vers le large, loin du Mont.
Au-delà de sa fonction hydraulique, ce barrage se fond dans le nouveau parcours d’approche du Mont-Saint-Michel comme ouvrage d’art et d’accueil du public et un pont-passerelle d'une grande discrétion, que détaille son architecte, Dietmar Feichtinger : "L’approche est tout autant un trajet qu’une escale, un temps nécessaire pour rejoindre cet « ailleurs » perdu dans le lointain de l’horizon marin […] Du continent jusqu’au Mont, la géométrie générale de l’ouvrage forme un mouvement continu et fluide".
Un nouveau parking, en retrait du Mont Le nouveau parc de stationnement est placé à 2,5 km sur le continent. Depuis le parc de stationnement et le Centre d’informations touristiques, des navettes de transport gratuites et des cheminements piétonniers mènent les visiteurs jusqu’au Mont.
À pied, les visiteurs empruntent le nouveau pont-passerelle. En navette, la dépose des passagers se fait à 400 mètres du Mont-Saint-Michel pour réserver aux seuls piétons une vue dégagée sur le Mont et la baie.