26 Avril 2017
À l’heure actuelle, les qualifications professionnelles des différents États membres dans le secteur du nautisme ne sont pas mutuellement acceptées entre les États membres. Les skippers qui possèdent, par exemple, une qualification commerciale du Yachtmaster britannique ne peuvent fonctionner que sur des navires avec le drapeau britannique, il en va de même pour les skippers avec les qualifications espagnoles ou allemandes équivalentes: ils ne peuvent fonctionner que sur des bateaux signalés par le pays correspondant à leur qualification.
Dans les points chauds de la navigation de plaisance comme la Méditerranée occidentale, où les bateaux de différents pays européens sont basés, cela a des effets graves sur la flexibilité du travail et la mobilité des skippers qui sont même limités pour la conduite de navires aux caractéristiques identiques en raison de leur pavillon. Cette situation affecte les skippers et l’ensemble du personnel des services maritimes
L’ensemble des pays de l’Union Européenne disposent de formations diplômantes pour les skippers en vue d’une navigation sur des navires de plaisance de moins de 24 mètres. Or, les compétences demandées diffèrent d’un Etat à l’autre sans aucune équivalence.
Ainsi :
Face à ce constat, les autorités des pays membres travaillent depuis des années à la recherche d’une harmonisation à l’instar des marins de la plaisance travaillant sur des navires de plus de 24 mètres dont la formation répond aux standards de l’Organisation maritime internationale.
Afin de lutter contre des formations difficilement comparables, mais pour autant source d’inégalité entre les marins de la plaisance, des référentiels sont progressivement mis en place entre les Etats membres de l’Union Européenne afin de comparer les qualifications acquises. A ce jour entre 2500 et 300 éléments dits fondamentaux au sein des formations ont été définis.
Après deux années de travail, de recherche et d’analyse, les membres du projet européen TCC-SCV ont présenté les résultats du projet « skippers sans frontières » lors d’une conférence finale à Bruxelles en 2016. Le système de comparaison et les pistes de réflexion pour mettre en œuvre la mobilité des skippers dans leur activité professionnelle ont été abordés avec les représentants de l’Union Européenne et plusieurs autorités nationales présentes.
Sous l’égide de la Fédération européenne de la construction nautique, cette journée fut une opportunité pour appréhender les difficultés de mobilité rencontrées au quotidien par les skippers de navire de plaisance de moins de 24 mètres en Europe.
Selon les membres du projet, entre 50 et 75 000 skippers permanents ou occasionnels seraient touchés par ces mesures restrictives. Bien qu’il soit difficile d’appréhender les données économiques liées à ce domaine d’activité, on peut estimer que 60 000 bateaux de charter sont en activité en Europe, et que le chiffre d’affaires engendré par ce secteur représente 6 millions d’euros chaque année.
Comme les diplômes de skippers relèvent des autorités nationales, il n’existe pas aujourd’hui d’équivalence généralisée de ces qualifications ni de leurs prérogatives, ce qui génère des difficultés administratives notoires pour les loueurs ou agence de chartering.
L’objectif était de comparer objectivement les contenus des diplômes et de reprendre les référentiels de compétences professionnelles des qualifications croates, tchèques, françaises, allemandes, slovènes, anglaises et espagnoles transcrites par chaque expert référent. Ces compétences sont divisées de la manière la plus petite possible, en "Élément Fondamental", afin d’harmoniser les comparaisons.
Pour aller plus loin sur le projet :
Dans l’attente de trouver une harmonisation satisfaisante de ces éléments fondamentaux, certains pays se penchent sur l’idée de créer un nouveau diplôme européen qui permettrait aux skippers de travailler à l’international.
=> Skippers Without Borders
Towards a Single Boating Diploma Reference in the European Union?