20 Juillet 2017
Depuis l'accident de Fukushima, consécutif au tremblement de terre du 11 mars 2011, Tepco a dû stocker plus de 770 000 tonnes d'eau contaminée au tritium dans plus de 580 réservoirs.
Le président de la compagnie japonaise, Takashi Kawamura, a assuré dans la presse japonaise que « la décision a été prise ». Le gouvernement a autorisé Tepco à rejeter dans l'océan les milliers de tonnes d'eau contaminée.
Les opérateurs travaillant chaque jour sur le site de la catastrophe doivent injecter quotidiennement des centaines de mètres cube d'eau douce dans trois des six réacteurs de la centrale pour refroidir les cœurs fondus. Toute l'eau est ensuite récupérée pour être décontaminée. Malheureusement, la technologie actuelle est en mesure de décontaminer tous les éléments radioactifs présents sur le site (62 types de matières radioactives), sauf le tritium.
Et l'eau contaminée par cet isotope de l'hydrogène est très radioactive, pour une durée de vie relativement courte (estimée à 12,3 ans). Depuis 2011, soit six années, Tepco est obligé de stocker cette eau sur le site de Fukushima, à raison de 350 tonnes par jour ! Le stock atteint aujourd'hui les 770 000 tonnes d'eau radioactive, qui est répartie dans plus de 580 réservoirs.
La situation était devenue intenable pour Tepco, qui devait gérer les 580 réservoirs et était régulièrement confronté à des incidents liés au stockage de ces eaux contaminées.
Le principal argument des spécialistes en faveur d'un déversement en mer est que le tritium pourra être facilement dilué dans l'océan ; cet élément radioactif est par ailleurs déjà présent en faibles quantités à l'état naturel.
Cité par Kyodo News, Kanji Tachiya, responsable d'une coopérative de pêche locale, s'inquiète d'une telle décision : « Relâcher [du tritium] dans la mer va entraîner une nouvelle vague de rumeurs non fondées, réduisant tous nos efforts à néant ». Les pêcheurs ont en effet repris depuis peu la pêche dans la zone qui entoure Fukushima, et ce déversement pourrait avoir des conséquences importantes sur leurs activités.
Pour l’ONG locale Green Action Japan : « Cet accident est arrivé il y a plus de six ans et les autorités auraient dû travailler à un moyen d’éliminer le tritium au lieu de simplement annoncer qu’ils vont le relâcher dans l’océan. Ils disent qu’il n’y a rien à craindre car ce sera dilué dans l’immensité de l’océan mais il n’y a aucun précédent qui prouve que déverser des déchets nucléaires dans l’océan est sans risque ».
Le chantier de Tepco à Fukushima (démantèlement, dépollution et indemnisation du site) devrait s'étendre sur un siècle, pour le coût pharaonique de 177 milliards d'euros.