19 Octobre 2017
Les navires autonomes permettraient à Rolls Royce de développer son activité maritime
Connue pour ses voitures de luxe et pour ses réacteurs d'avions, la marque britannique se lance aujourd'hui dans la construction navale, avec un premier navire de patrouille autonome prévu pour 2018.
Benjamin Thorp, le directeur général de la branche navale et autonome de Rolls-Royce, anticipe « au cours des dix prochaines années » de voir l'arrivée sur le marché « de plate-formes autonomes de moyenne taille, en particulier dans la marine, à mesure que le concept de flottes mixes non-habitées se développe ».
Le groupe britannique était déjà présent sur le marché de la propulsion de cargos et de navires de guerre, mais c'est la toute première fois qu'il construit un navire de toutes pièces.
Ayant vendu la marque automobile à BMW en 1998, il concentre aujourd'hui ses activités dans trois domaines : la fabrication de turbines et de réacteurs pour l'industrie, l'aviation militaire et civile, et la construction de moteurs diesel et de matériels nucléaires à destination du secteur maritime.
Rolls Royce, présent dans 46 pays, est un groupe qui se porte bien, avec un chiffre d'affaires de 14 milliards de livres sterling (15,6 milliards d'euros) et un résultat net de 813 millions de livres sterling en 2016 (909 millions d'euros).
Cette « percée » dans le maritime aurait pour but de contribuer à diversifier les activités du groupe, dont le chiffre d'affaires dépend aujourd'hui à 70 % de l'aéronautique et de l'aérospatiale et dont le secteur maritime ne représente qu'1,5 % de ce même chiffre d'affaires.
Afin de développer son activité maritime, une annonce faite en septembre et détaillée hier à Paris par Oskar Levander, le vice-président Finlandais de Rolls Royce en charge de l'innovation, le groupe entend bien miser sur la sortie de ses navires autonomes qui, plus qu'une innovation technologique, serviraient de tremplin au groupe britannique.
Plusieurs modèles de ces navires autonomes ont été exposés à la presse, dont un porte-conteneurs de 60 mètres de long qui pourrait atteindre la vitesse respectable de 25 nœuds. Le groupe explique qu'un navire autonome permettrait de réduire à zéro les risques d'accident, en plus d'augmenter sa puissance moteur et ses capacités de chargement. Oskar Levander entend bien révolutionner le commerce mondial en mettant en service ces cargos autonomes dès 2020.
Les navires autonomes ne sont pourtant déjà plus au stade de prototypes ou de vagues projets futuristes : ainsi, le port de Copenhague bénéficie déjà d'un remorqueur équipé d'un système de pilotage à distance depuis trois mois. Un ferry Rolls Royce devrait également voir le jour dans les fjords du Sud de la Norvège d'ici au 1er janvier 2018, et le groupe a révélé travailler avec un constructeur chinois pour un futur projet de cargo autonome.
Rolls Royce se targue également de pouvoir réduire la consommation de carburant de ces géants des mers de 10 à 15 % grâce à l'autonomie. Dans la pratique, l'équipage serait réduit, mais pas systématiquement supprimé.
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