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Interview – Croissance supérieure au marché pour Jeanneau !

ActuNautique fait le point sur l'activité du chantier Jeanneau, avec son directeur général, Jean-Paul Chapeleau, en ce tout début de saison 2018... 

Jean-Paul Chapeleau, directeur général du chantier Jeanneau
Jean-Paul Chapeleau, directeur général du chantier Jeanneau
Jean-Paul Chapeleau, directeur général du chantier Jeanneau
Jean-Paul Chapeleau, directeur général du chantier Jeanneau

Jean-Paul Chapeleau, directeur général du chantier Jeanneau

Jean-Paul Chapeleau, peut-on dire que cette saison démarre fort pour Jeanneau ?

Jean-Paul Chapeleau - La saison 2018 démarre très bien et elle s'annonce déjà très belle pour nous, dans tous les secteurs et... sur tous les marchés !

Quel est le taux de croissance actuel chez Jeanneau ?

Jean-Paul Chapeleau - Jeanneau est conforme au taux de croissance du Groupe Bénéteau que nous avons annoncé dans nos conférences financières : il est proche de 10 %. Ce qui est beaucoup, parce que nous avons derrière nous deux ou trois années dans cette lignée. 

Nous sommes bien en ligne avec les autres marques du Groupe, ce qui est bien, parce que je pense qu'une croissance sous contrôle, équilibrée, permet d'être performant au long terme, c'est donc une très bonne nouvelle !

Cette saison nautique 2018 est particulièrement riche en nouveautés chez Jeanneau-Prestige.... 

Jean-Paul Chapeleau - C'est effectivement une saison riche de 14 nouveautés ! Nous gardons un rythme fort dans ce domaine, et poursuivons le renouvellement de notre offre produit, afin de proposer des modèles toujours plus séduisants, offrant plus de fonctionnalités, que ce soit pour Jeanneau ou pour Prestige, avec comme ambition de poursuivre notre croissance, comme c'est le cas depuis quelques années déjà !

Un focus sur vos principales nouveautés voile et moteur ?

Jean-Paul Chapeleau - Je vais commencer par la voile, parce que cette année a été très belle pour la voile chez Jeanneau, avec trois nouveautés : un modèle d'entrée de gamme croisière, le Sun Odyssey 319, et surtout les Sun Odyssey 440 et 490, qui sont des vraies révolutions dans le monde de la voile, avec un accès à bord plus facile, un usage très facile ; en somme des bateaux qui apportent un plus indéniable sur le marché de la voile et qui, j'en suis sûr, vont faire venir des nouveaux clients !

Beaucoup de nouveautés moteur également...

Jean-Paul Chapeleau - Toujours beaucoup de nouveautés moteur avec tout d'abord le NC 33, qui complète la gamme NC. Nous avons ensuite beaucoup travaillé avec les Merry Fisher ; il y a eu le Merry Fisher 1095, présenté au Salon Nautique de Paris, qui nous a permis d'aller vers du grand Merry Fisher avec une approche de carène étonnante et confortable. 

C'est un modèle qui peut répondre à beaucoup de marchés, à beaucoup d'attentes et qui possède des volumes intérieurs habitables assez étonnants. Il compte pas moins de trois cabines, ce qui est unique pour le moment !

Sa carène est révolutionnaire, puisque c'est une carène qui, entre 10 et 20 nœuds, sans trimer, navigue à plat !

Jean-Paul Chapeleau - Exactement. Nous avions un double enjeu : pouvoir naviguer à plat entre 10 et 20 nœuds, de façon très confortable mais pouvoir aussi, si nécessaire aller vite, et ce bateau peut largement dépasser les 35 nœuds !

Autre grande nouveauté moteur, le Cap-Camarat 7.5 BR !

Jean-Paul Chapeleau - Dans la famille des Cap-Camarat, nous avons effectivement complété la gamme avec ce troisième modèle de type bow rider. Nous avons lancé cette gamme il y a deux ans, et c'est donc très important pour nous de constater la puissance que prend Cap-Camarat avec cette nouvelle offre. 

Autre nouveauté importante de la gamme Cap-Camarat, le 9.0 WA, le remplaçant du 8.5 WA, qui a rencontré un incroyable succès dans tous les pays du monde (nous étions sold-out dès le mois de septembre malgré des fortes capacités de production) ! Ce succès démontre que nous sommes en train de faire évoluer le marché, et d'aider à faire émerger de nouvelles tendances très prometteuses dans les années à venir. 

Cette année est également très importante pour Prestige : une nouveauté, pour la plupart des chantiers de yachts de luxe, c'est énorme. Chez Prestige vous en avez lancé pas moins de cinq, entre la 460, la 460 S, la 520 et les 630 S et 680 S !

Jean-Paul Chapeleau - Nous avons tout d'abord complété l'offre Prestige par le bas, avec la Prestige 460, lancée en Europe à l'automne en version Fly-Bridge, et complétée par une version SporTop, donc ce bateau est désormais très bien implanté et présent dans le monde entier, avec ses versions Fly-Bridge ou SporTop. 

Nous avons aussi renouvelé cette année le modèle-phare de la marque, la Prestige 500, qui continue au catalogue et continuera l'année prochaine car ce modèle a encore beaucoup de potentiel sur le marché, avec la Prestige 520. Ce modèle apporte, en plus des qualités de la 500, des offres complémentaires : c'est un bateau qui permet d'avoir par exemple un hard-top pour le marché nord-américain ou encore un stabilisateur. Nous l'avons donc adapté aux besoins du marché d'aujourd'hui, en lui conférant plus de confort et plus de volume. Je crois qu'il faut l'essayer pour comprendre. C'est un yacht remarquable !

Enfin, deux nouveaux yachts sportifs avec les 630 S et 680 S...

Jean-Paul Chapeleau - Nous avons complété nos offres dans les Prestige Yachts, puisque sur les bases des Prestige 630 et 680 fly-bridge, nous avons développé des version SportYacht, qui sont des bateaux plus élégants, plus affinés et qui permettent une autre approche du fly, avec un fly certes plus petit, mais avec beaucoup plus de lumière intérieure, un design différent… Nous en sommes très heureux car cette version était attendue des acheteurs de bateaux et a été tout de suite reconnue par le marché… Ce fut, dès le départ, une belle performance !

Dans le yachting, vous venez d'annoncer un programme de personnalisation accru de vos voiliers de luxe Jeanneau Yachts et de vos motoryachts Prestige, en permettant leur individualisation au travers de peintures de coques issues du monde des superyachts. Que pouvez-vous nous dire sur cette stratégie ?

Jean-Paul Chapeleau - Nous venons en effet de mettre en place une démarche novatrice avec Awlgrip de montée de nos prestations, dont le but est de proposer aux propriétaires de personnaliser la coque de leur bateau avec un rendu qualitatif digne des superyachts. Chacun de nos clients pourra ainsi disposer d'un bateau unique, le choix des couleurs étant de fait infini !!  

Jean-Paul Chapeleau, si l'on s'intéresse maintenant à des aspects plus macro-économiques, votre chantier a t-il été affecté par le Brexit et le décrochage de la livre sterling par rapport à l'euro et au dollar ?

Jean-Paul Chapeleau - Le Brexit nous a amené à nous poser beaucoup de questions, notamment par rapport à la baisse de la livre sterling. Cette baisse pouvait avoir un double effet sur nous : sur nos performances sur le marché anglais d'abord, et ensuite nous handicaper vis-à-vis de nos concurrents anglais. Dans les faits, nos ventes se portent plutôt bien en Grande-Bretagne, en voile comme en moteur et, ce qui est très important pour le long-terme, nos ventes Prestige continuent à y croître et à y prendre des parts de marché, malgré la concurrence locale et le positionnement de prix, lié au change. 

En Europe, quels sont les marchés les plus dynamiques ?

Jean-Paul Chapeleau - Le marché européen est aujourd'hui très dynamique : la France et l'Allemagne restent les deux pays forts, le marché se porte bien en Angleterre ; la reprise est arrivée en Espagne et en Italie, deux pays qui ont toujours été traditionnellement de très grands marchés pour la plaisance et pour Jeanneau. 

Le reste de l'Europe va plutôt bien, à l'exception de la Russie et la Turquie, dont les marchés sont plus compliqués aujourd'hui, pour beaucoup de raisons. Mais je crois que ce n'est qu'un passage, et nos acheteurs Russes ou Turcs reviendront dès qu'ils le pourront car je sais qu'ils adorent nos produits et la plaisance. 

Qu'en est-il aux Etats-Unis ?

Jean-Paul Chapeleau - Nos performances aux Etats-Unis sont au beau fixe, ce qui était aussi un enjeu puisque nous avons connu des croissances tellement fortes ces dernières années que nous pouvions peut-être nous attendre à un tassement. Ce tassement n'est pas arrivé et nous continuons à grandir dans tous les segments, que ce soit en voile, en Prestige, où nous avons acquis une très belle position… 

Nous avons également commencé à produire aux Etats-Unis, dans notre usine de Cadillac, le Merry Fisher 895 - il rencontre un grand succès - et nous allons faire de même avec le 795 dès la fin du printemps. Notre stratégie est de produire certains de nos modèles à Cadillac, afin d'être plus proches du marché nord-américain. Nous développons beaucoup nos bateaux à moteur aux Etats-Unis, et le marché s'y porte très bien !

Vous présentez d'ailleurs un modèle inattendu, que nous venons tout juste de découvrir à Cannes, le  très américain Cap-Camarat 9.0 CC !!  

Jean-Paul Chapeleau - Absolument ! Nous avons annoncé fin mars l'arrivée sur le marché d'un Cap-Camarat 9.0 CC, dans la lignée de nos CC, mais c'est un bateau encore plus évolué, plus moderne, enrichi, et qui pourra effectivement être bon pour le marché nord-américain. Le premier enjeu reste toutefois l'Europe, où il est très attendu par nos clients historiques et il sera présent à partir de juillet et en livraison pour nos clients à partir d'automne prochain. Ce sera un très beau succès, j'en suis certain ! 

Dans le domaine des services, votre chantier lance un Boat Club et pour cela, vous avez décidé de vous associer avec le leader mondial du secteur Freedom Boat Club. Cette décision est-elle stratégique ou juste tactique ? 

Jean-Paul Chapeleau - Les nouveaux modes de consommation sont très importants pour Jeanneau, et nous avions déjà travaillé avec le Freedom Boat Club aux Etats-Unis, en leur fournissant des bateaux. Avant de lancer notre Boat Club, nous avons préféré attendre que Freedom Boat Club ait une stratégie de développement européen, et qu'avec nos réseaux de distribution, nous ayons une stratégie pour mettre en place des Boat Clubs en Europe. 

Ces deux exigences se sont finalement réunies, et dès le mois de mai les premiers Boat Clubs commenceront à fonctionner, en France d'abord, puis rapidement en Italie, Espagne et Angleterre. 

Jean-Paul Chapeleau, pour conclure notre entretien, que manque t-il aujourd'hui dans la gamme Jeanneau pour faire de vous quelqu'un de serein ?

Jean-Paul Chapeleau - Nous sommes on ne peut plus sereins ! Nous avons beaucoup d'idées et de nouveaux projets à développer dans les années à venir... Il peut y avoir beaucoup de choses, mais il est encore trop tôt pour en parler, parce que nous ne sommes pas encore prêts à valider ces projets.

Je peux simplement dire que nous allons continuer à vous surprendre dans les années à venir, et ce dans plusieurs segments !

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