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Les modèles de voiliers mythiques – Le Finn

Long de 4,50 m pour un bau maximum de 1,51 m, le voilier Finn est un dériveur monotype gréé en cat-boat, ou canot à misaine (voilier à un seul mât avec une seule grand-voile à corne, sans foc ; l'emplanture du mât est située très à l'avant du bateau), et dont la grand-voile est enverguée sur un mât pivotant et arqué vers l’arrière. 

Les modèles de voiliers mythiques – Le Finn
Les modèles de voiliers mythiques – Le Finn
Les modèles de voiliers mythiques – Le Finn
Les modèles de voiliers mythiques – Le Finn

Le Finn se barre en solitaire. C’est un voilier très sportif, léger, maniable et rapide. Avec ses 136 kilos et sa voile de 10 m², ce voilier exige un barreur lourd, de 80 kilos à 100 kilos, athlétique et surtout de grande taille, pour fournir le couple de rappel maximum. 

Les skippers qui s’adonnent au voilier Finn commencent généralement par prendre du poids, pour pouvoir tenir le bateau à plat dans la brise. La bôme très basse est un défi à la contorsion pendant les phases de virement de bord ou d’empennages. 

Ce dériveur de 4,50 m de long, présent à tous les Jeux Olympiques depuis 1952, est issu d’un concours de plans organisé par la Finnish Yachting Association en janvier 1949, pour les Jeux Olympiques de 1952 à Helsinki. 
 

Les modèles de voiliers mythiques – Le Finn
Les modèles de voiliers mythiques – Le Finn
Les modèles de voiliers mythiques – Le Finn
Les modèles de voiliers mythiques – Le Finn

Ecarté lors du résultat du concours, l'architecte et constructeur du Finn, le Suédois Rickard Sarby le présente à nouveau lors de la sélection officielle sur l’eau. Son voilier s’impose alors devant tous les autres concurrents construits aux frais de l’Association. 

Une vingtaine de coques sont livrées en Suède l’année suivante, et le Finn confirme sa supériorité dans les dernières régates de sélection. Il devient alors le futur dériveur des Jeux Olympiques. 

Rickard Sarby remporte la médaille d’argent à Helsinki, tandis que le Danois Paul Elvström s’octroie l’or, réitérant la performance deux fois, à Melbourne en 1956, et à Naples en 1960. 

Pendant une dizaine d’années, le voilier Finn est construit exclusivement en bois, plis croisés d’acajou pour la coque, lattes d’acacia ployé pour les membrures et un mât de section ronde en spruce. 

Les skippers prévoient alors souvent trois mâts différents pour chaque force de vent. Réputé lourd et voilé, le Finn nécessite dans la brise un barreur poids lourd, le plus souvent lesté de plusieurs pulls mouillés, pour un lest d’environ 25 kilos. 

Toutefois, les meilleurs barreurs, à l’instar de Paul Elvström, ont su exploiter les subtilités de l’équilibre mât, voile et poids avec talent et ont remporté des médailles malgré leur gabarit moyen. 

Fabrication des Finn en 1952

Fabrication des Finn en 1952

Au début des années 1960, le polyester remplace peu à peu le bois. Le mât en alliage d’aluminium (puis en fibres carbone) a résolu les problèmes de souplesse des mâts en bois, et le carbone et les matériaux composites font leur apparition. Les voiles sont aujourd’hui réalisées en film polyester renforcé de fibres selon les lignes d'efforts principaux. 

Le Finn possède un mât tournant, le mât et la bôme étant solidaires en rotation horizontale. Si l'harmonie entre le mât et la voile est un facteur de vitesse important, les compétiteurs savent aussi que le centrage des masses a un aspect fondamental sur la vitesse des bateaux en général. 

Ce centrage réduit le moment d'inertie autour d'un axe vertical ; dans ces conditions, les mouvements de la barre et du gouvernail entraînent une moins grande perte d'énergie cinétique. 

Le Finn a été la première série à contrôler le moment d'inertie longitudinal des bateaux à l'aide de la mesure de la période d'oscillation de la coque selon deux axes transversaux, dont la distance est prédéterminée avec précision. 

Les modèles de voiliers mythiques – Le Finn
Les modèles de voiliers mythiques – Le Finn
Les modèles de voiliers mythiques – Le Finn
Les modèles de voiliers mythiques – Le Finn
Les modèles de voiliers mythiques – Le Finn

Le Finn a ainsi résisté au fil des sélections des dériveurs pour les Jeux Olympiques grâce aux multiples modifications de sa jauge, s’adaptant toujours aux dernières techniques. Il est par ailleurs le seul bateau à bénéficier de gabarits de contrôle de forme sérieux et découpés en commande numérique depuis 1974.

Il est aujourd’hui plus léger de 21 kilos par rapport au modèle d’origine, même si les fans continuent de courir avec des coques en bois lors des championnats du monde des vétérans, qui réunissent plus de 250 concurrents !

Avec ses 60 ans passés, la force du Finn a été de s’adapter et de donner à la plaisance les meilleurs skippers d’aujourd’hui : les deux barreurs qui ont ravi l’America’s Cup aux Américains sont d’anciens médaillés sur Finn (l’Australien John Bertrand, médaille de bronze en 1976 et Russell Coutts, médaille d’or en 1984). 

Le Britannique Ben Ainslie, bien connu sur la Coupe de l’America, triple médaillé d’or aux Jeux Olympiques, a également remporté cinq fois le Championnat du monde de Finn entre 2002 et 2008. 

Les modèles de voiliers mythiques – Le Finn
Les modèles de voiliers mythiques – Le Finn

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