ActuNautique.com

Comment bien réussir son mouillage (3/3) - Le mouillage par mauvais temps

Comment bien réussir son mouillage (3/3) - Le mouillage par mauvais temps

Bien équipé, on peut mouiller sur ancres par 30, 40, 50 ou même 60 nœuds de vent. Par gros temps, l’erreur ne pardonne pas. Quelles sont les possibilités de mouillage par gros temps et les erreurs à éviter?

Pour établir un mouillage de mauvais temps, fuyez les endroits où le vent peut vous drosser à la côte. En fonction des possibilités d’évitage, mouillez le plus de chaîne possible puis du câblot qui joue le rôle d'amortisseur. Gardez à l’esprit que le vent peut tourner et que votre bateau doit, coûte que coûte, pouvoir éviter. Bannissez les amarres passées à terre et autres mouillages arrières.

Pour apporter davantage de tenue à votre mouillage principal, il est possible d’utiliser un mouillage secondaire, en général plus léger, qui peut être mis en œuvre de différentes façons.

Empennelage

Comment bien réussir son mouillage (3/3) - Le mouillage par mauvais temps

Il s’agit de frapper la chaîne d’un mouillage secondaire sur le diamant de l’ancre principale et de mouiller ainsi successivement les deux ancres avec le maximum de chaîne dans le même axe. Attention, il faut mouiller l’ancre “légère” en avant de la “lourde".

Avantage

  • Facile à mettre en œuvre

Inconvénients

  • Lourd à remonter
  • Les deux ancres travaillent sur la même chaîne
  • Doit être anticipé, car nécessite de remonter l’ancre principale si elle est déjà à l’eau.

Affourchage

Dans ce cas, on dispose de deux mouillages complets que l’on tentera de mettre en œuvre à 20° de l’axe du bateau chacun (plus le temps est mauvais, plus l’angle doit être petit).

Avantage

  • Une seule ancre à remonter à la fois.

Inconvénients

  • Les deux ancres travaillent successivement.
  • L’évitage conduira au ripage d’un des mouillage.
  • Récupération des deux mouillages dans l’axe du bateau impossible.
  • Risque d’emmêler les mouillages à la remontée.
  • Doit être anticipé, car nécessite de remonter l’ancre principale si elle est déjà à l’eau.

Le mouillage en plomb de sonde

Dans ce cas, on reprend 4/5 m de chaîne du mouillage principal puis on mouille au vent, en tas, le mouillage secondaire avec toute sa chaîne.

Avantages

  • Rapide
  • Ne nécessite pas de remonter l’ancre principale.

Inconvénient

  • Le mouillage de la chaîne en tas ne permet pas d’utiliser toute sa capacité d’immobilisation.

Si les conditions météo le permettent, plongez sur le mouillage pour vous assurer de sa tenue. Une fois cette plongée effectuée, et à l’abri à l’intérieur, ce sera une source d'anxiété de moins.

Par mauvais temps, les efforts encaissés par le mouillage sont très importants.
Installez un amortisseur sur la chaîne si vous ne la mouillez pas entièrement puis frappez le sur un taquet. Si vous décidez de filer toute la chaîne, vérifiez d’abord que le câblot est frappé sur un taquet à bord !
Dans tous les cas faites porter l’effort sur les taquets, mais pas sur le guindeau qui peut se faire arracher du pont.

Guindeau arraché du voilier Polyphème

Guindeau arraché du voilier Polyphème

Mené avec prudence, un bateau équipé et préparé, dans un mouillage bien choisi et à l’équipage volontaire pourra étaler le mauvais temps.
Ma femme a pu dormir, une nuit en Grèce, ou nous étions seuls au mouillage près d’un îlot inhabité, avec plus de 50 nœuds établis, sur un voilier de 10 m portant deux ancres empennelées. Nous étions sûrs de notre mouillage sur lequel j’avais plongé !

Comment bien réussir son mouillage (3/3) - Le mouillage par mauvais temps

Partager cet article

Repost0