10 Février 2020
Parti pour l’antarctique au début de la Première Guerre Mondiale à bord de la célèbre “Endurance”, Sir Henri vît son navire broyé dans les glaces après 281 jours d’immobilisation. Après une phase d’hivernage forcé sur la banquise et chassé par la fonte des glaces, utilisant les 3 chaloupes de 6,80 m du bord, Shackleton et ses hommes rejoignent l’île de l’Eléphant. De là, il réalise qu’il devra chercher les secours 800 NM plus au nord, au-delà du Passage de Drake. Laissant une grande partie de son équipage sur place, il entreprend, avec cinq volontaires, la traversée, sur un canot non ponté muni d’un gréement de fortune et d’avirons, le James Caird, affrontant des vents de force 8 dans un des secteurs les plus inhospitaliers du monde pour toucher terre 14 jours plus tard en Géorgie du Sud. Il faudra à ces hommes encore 36 heures de marche à travers montagnes et glaciers pour atteindre les secours. Moins de 72 h plus tard, Sir Ernest, à la tête d’une expédition de secours, se dirigeait vers le reste de son équipage qu’il ramena, sain et sauf et sans aucune perte, avec lui.
Parti d’El Hierro aux Canaries en 1982 pour une transatlantique vers Antigua, Callahan subit la perte de son bateau suite à une collision avec un animal. Contraint d’abandonner son navire pour s’installer dans son radeau, il dériva, porté par le Gulf Stream, jusqu’à Marie Galante où il fut retrouvé. Callahan disposait de fusées, toutes tirées à distance raisonnable de cargos n’ayant pas réagi, ainsi que d’un EPIRB fonctionnant par radio à l’époque.
Il décrit aussi une situation ou, navigant à vue de deux cargos, après avoir tiré deux fusées rouges, il en vit un passer sur son tribord et l’autre sur tribord… Il parcourut ainsi 1800 NM à la dérive. Il estima plus tard, devenu un fervent défenseur de la survie dynamique, qu’il aurait pu diviser par 4 ses durées et distances parcourues s’il avait disposé d’une telle embarcation…
Aventurier au long cours à bord de “Trismus” qu’il construit de ses mains, Patrick Van God et sa compagne Wendy furent percutés par un cachalot le 23 Novembre 1976. Les dégâts infligés leur fit perdre leur voilier polyester. Contraints de l’abandonner, ils prirent place dans leur annexe équipée d’un gréement de fortune en direction des côtes du Natal au Brésil.
Bien que situé à 70 NM au Sud Est de l’archipel Fernando de Noronha, ils se décidèrent pour un parcours plus long, 250 NM vers la côte, la route la plus courte les conduisant en plein Atlantique s’ils rataient ces îles. Ils atteignirent la côte brésilienne en six jours, sans problème de provisions ni d’eau mais souffrant cruellement de l’absence d’ombre le jour et de protection thermique la nuit.
La famille Le Serrec voyageait autour du monde à bord d’un solide thonier reconverti en navire de plaisance au début des années 1960. Accompagné de son épouse, de ses trois jeunes enfants ainsi que de deux marins professionnels, la famille Le Serrec perdit son solide thonier en chêne sur un plateau corallien de la Grande Barrière de Corail.
Disposant d’un canot de 3,20 m gréé, ils quittèrent l’épave en tractant leur radeau de survie avec le canot.
Celui-ci, fragile et les emmenant dans la direction opposée à celle de leur salut, fut finalement abandonné, les 7 membres de l’équipage se serrant sur la petite embarcation. Celle-ci, lourdement chargée et affichant un franc-bord de moins de 20 cm, effectua une traversée de près de 100 NM vers les secours, en louvoyant. L’équipage se nourrissant essentiellement des vivres emportés en quittant leur navire. Ils n’auraient probablement pas été retrouvés s’ils s’étaient laissé dériver, personne n’était informé de la perte de leur navire.
Éperonnés par un orque à 200 NM à l’ouest des îles Galapagos le 15 Juin 1972, les Robertson (Dougal, Lynn et leur trois garçons) furent contraint d’abandonner leur Schooner en bois pour s’installer dans leur canot en bois, muni d’avirons et d’un gréement.
Ce canot, d’une longueur de 3 mètres, leur permit de tracter leur radeau de survie durant 24 jours après lesquels, inutilisable, il sombra. Les cinq Robertson, serrés sur leur canot, continuèrent leur route à l’est, en pleine zone de calmes équatoriaux, profitant de chaque risée favorable pour avancer vers l’est, aidés de leurs avirons.
Survivant en consommant des tortues de mer et du poisson pêché avec l’équipement embarqué lors du naufrage, les Robertson furent finalement secourus par un thonier japonais ayant aperçu leur dernière fusée.
Dans ce film de 1944, un paquebot de croisière est torpillé par un sous-marin nazi et sombre. Ces bateaux étaient et sont toujours équipés d’embarcations de survie active. Neuf rescapés prennent place sur un canot de sauvetage de 6 m, non ponté, mais disposant d’un gréement et d’avirons. Après de multiples surprises, et interrogations quant à l’attitude à adopter (résignation, tenue d’un cap, quel cap ?), certains naufragés seront secourus après une navigation en direction des secours.