ActuNautique.com

Survie dynamique en mer 3/6 : Caractéristiques de l'embarcation de sauvetage idéale

Comme nous l’avons vu dans le précédent article de cette série reprenant des expériences vécues de survie dynamique en mer, une embarcation adaptée à la survie dynamique en mer doit offrir protection, qualités marines et robustesse.

Survie dynamique en mer 3/6 : Caractéristiques de l'embarcation de sauvetage idéale

Une embarcation protectrice

Patrick Van God indiqua, à l’issue de son atterrissage à Tibau do Sul dans la province du Natal au Brésil, qu’il avait principalement souffert, au cours de sa “croisière” en annexe (cf notre article Survie dynamique 2/6 : Les précédents) de l’inconfort dû à l’absence de protection.
Sur ce plan, une embarcation de survie dynamique doit offrir une protection du soleil et des embruns offrant la même efficacité que celle des radeaux de survie obligatoires à bord.

Un bateau capable de naviguer

Survie dynamique en mer 3/6 : Caractéristiques de l'embarcation de sauvetage idéale

Steven Calahan, qui, en 1982, dériva en pneumatique non mâté durant 76 jours entre El Hierro (Canaries) et Marie-galante (Guadeloupe), conclut que la présence de voile et d’un gouvernail auraient pu raccourcir son séjour de fortune des ¾… L’homme étant par ailleurs architecte naval, son avis, étayé par son expérience, compte, semble-t-il…
Patrick van God confia que la peur de manquer une île pour son salut l’a résolu à se diriger vers le continent éloigné d’une distance trois fois supérieure. Il ne pouvait compter sur son pneumatique démuni de safran et de dérive pour assurer un cap.
Les compagnons norvégiens de Thor Heyerdahl choisirent une embarcation disposant de dérives, d’un mât et d’une voile en fibres naturelles pour traverser le pacifique sur leur Kon Tiki. Ils ont pu ainsi naviguer.
Plus loin de nous, en 1954, Robert le Serrec, lors du naufrage de son thonier reconverti en yacht, avec femmes, trois enfants et deux matelots, pris la mer sur un canot en bois de 3,20 m pour rallier l’Australie après une navigation risquée de 100 NM.
Enfin, comment ne pas évoquer “The Boss”, Sir Henri Shackleton, qui, en 1917 traversa le détroit de Drake, un sale coin des mers australes, en hive, par des températures de - 15° sur un canot non ponté !

Ces exemples de naufragés ayant survécu grâce à leur embarcation de survie dynamique nous sont connus, il en existe d’autres n’ayant disposé que de radeaux.
Notez la longueur nettement plus importante de leur épreuve et ne perdons pas de vue que ces quelques témoignages de survivants ne doivent pas nous faire oublier les victimes ne pouvant, elles, pas apporter le leur…

Alain Bombard passa 113 jours en mer, totalement à la dérive et sans moyen de propulsion sur le même itinéraire que Calahan.
Entre 2013 et 2014, José Salvador Arrenga dérive 13 mois sur son bateau de pêche, au moteur hors service, sans vivres entre la côte ouest du Mexique et l’atoll d’Ebon dans les Marchall, situé 13.500 NM plus loin !
Lucio Rendon, Salvador Ordonez et Jesus Eduardo Vivand suivirent le même chemin, en 2004, à la dérive sur leur bateau désemparé, pour se faire repêcher au large des îles Marchall, 9 mois plus tard.

Un engin solide
 

Survie dynamique en mer 3/6 : Caractéristiques de l'embarcation de sauvetage idéale

Van God, Callahan, Bombard, Heyerdahl et bien des inconnus confrontés à la survie en mer se sont tous inquiétés lors de la rencontre, plus ou moins lointaine, avec la faune de grande taille. Si aucune petite embarcation ne résisterait aux remous ou au contact avec un grand cétacé, une embarcation rigide aurait, quant à elle, moins à craindre des espadons et autres dauphins curieux.
Mais les animaux ne sont pas les seuls ennemis des pneumatiques ! Un hameçon, un dard ou une lame peuvent endommager un boudin. Il existe bien des kits de réparation, mais j’en ai eu un récemment dans les mains qui stipulait : “A utiliser sur une surface parfaitement sèche et propre”... Une surface sèche, elle est bien bonne !
Le bateau adapté se doit d’être rigide.
Mais où caser une survie dynamique sur un croiseur hauturier ?
Peut-être à la place de l’annexe ?

=> Dossier complet de 5 articles : Homme à la mer MOB

=> Dossier Complet de 6 articles : La survie dynamique en mer

Partager cet article

Repost0