1 Septembre 2021
Un BMS pour Avis de coup de vent est en cours lorsque nous arrivons à Saint-Raphaël ce soir. Le vent siffle à terre, des papiers tourbillonnent dans les rues, les arbres ploient, les bourrasques déplacent horizontalement la bruine et on navigue demain !
J’ai hésité un instant quant à la tenue à utiliser : salopette-bottes ou pantalon-chaussures de pont ? N’appréciant pas particulièrement passer la journée mouillée, j’opte, au matin pour la salopette et les bottes… Arrivé au Port Santa-Lucia, le Jeanneau Merry Fisher 895 Sport est amarré à son catway, chez le concessionnaire HD Marine.
Avec ses deux moulins, sa galerie noire, ses porte-cannes et sa décoration de coque spécifique, il en jette !
Je monte à bord en empruntant la porte coupée qui dessert le passavant tribord. Les deux plateformes arrière, larges et profondes permettent aussi d’embarquer mais depuis un catway, la porte de coupée, ça marche !
A proximité, un solide taquet d’embelle, pratique pour arriver seul !
La porte de coupée donne sur le passavant tribord, plus large, que j’emprunte pour passer à l’avant.
Je me tiens solidement aux balcons montés sur les francs-bords et à la galerie sur le toit. Parfait. Devant, en plus du cockpit avant, on trouve une profonde baille à mouillage, un solide davier et un guindeau électrique. L’avant dispose de deux solides mains courantes parfaites pour débarquer par l’avant, en touch and go.
J’entre par la porte coulissante arrière, laquée noire mat, sans me faire scalper par la casquette mais prends garde à sa hauteur de passage à 180 cm.
Les coupe-batterie et la protection thermique du guindeau sont facilement accessibles à bord du Jeanneau Merry Fisher 895 Sport, dans un équipet de la cuisine. Le guindeau en question peut être manœuvré depuis le cockpit, en option.
Une fois installé aux commandes, les composants du poste de pilotage du Merry Fisher 895 Sport tombent sous la main et son ergonomie me conviennent parfaitement (je mesure 1,92 m). C’est un mélange de sportivité, de solidité et d’efficacité. Pour prendre un analogie automobile, on ne se trouve pas dans un Land Rover Defender (ancienne génération) mais plutot dans un RangeRover Sport. L’ambiance n’est ni au luxe ni monacale pour autant.
Les démarreurs réveillent les 250 HP des deux moteurs Yamaha, V6 4,2 L, 24 soupapes qui produisent un bruit plaisant au ralenti.
Une fois sortis de notre place, je m’engage dans le chenal à la vitesse réglementaire difficile à tenir tant l’engin en a sous le pied…
Je mets cap au large, vers la houle et le Jeanneau Merry Fisher 895 Sport se joue littéralement du clapot de 0,5 m présent dans la baie. Ce dernier ne lui fait ni chaud, ni froid. Il n’existe pas.
Même sans utiliser le trim moteur, le bateau déjauge tout seul, à 17 nœuds et accroche sa vitesse maximale de 35 nœuds en moins de temps qu’il n’en faut pour jeter un coup d’œil de l’indicateur de trim à celui du loch !
Je réalise que j’aurais tout aussi bien pu porter un costume trois pièces, tant la protection est totale, une fois fermées les deux portes coulissantes et les hublots.
Sorti de la protection de la baie, je mets le cap vers le Dramont ou le sémaphore a enregistré, hier soir, des rafales à plus de 70 nœuds...
Le mètre cinquante de creux se fait maintenant ressentir, j’adapte ma vitesse, entre 15 et 20 nœuds, ça tape de temps en temps, mais la masse et le travail de la carène se font ressentir. Les essuies-glaces tournent à plein régime, laissant hélas inondée une large bande centrale, je suis parfaitement calé, mes collègues également, et on se dit que le mauvais temps, dans un engin pareil, ça se gère très bien ! Je le mets en travers des vagues et si cela secoue un peu, on est très loin de se sentir "limite".
Avantages :
Design et allure générales très réussis
2 vrais espaces extérieurs
Porte latérale de poste de pilotage vers le passavant
Polyvalence de l'utilisation
Inconvénients :
Bruyant portes ouvertes
Essuie-glaces partiellement inopérants