17 Juillet 2023
Tous les croiseurs modernes et tous ce qui ont été refités comptent, à quelques irréductibles exceptions près, un enrouleur de voile d'avant ou enrouleur de génois.
Pratique, l'enrouleur permet de ne monter qu'une seule voile d'avant, un génois ou un solent, une voile d'une surface importante dont on va, théoriquement, pouvoir faire varier la surface et la puissance.
Théoriquement, car si on va pouvoir effectivement faire varier surface et puissance, on ne pourra pas conserver l'efficacité, le rendement, passé un certain point. Dès le 2e ris, le point de tire de la voile d'avant est monté et la voile n'a plus bel aspect. Pour cette raison, les voiliers hauturiers sont souvent équipés d'une trinquette sur bas étai ou d'un tourmentin sur étai volant.
La trinquette est d'une surface correspondant à la moitié de celle du génois ou du solent. Montée sur enrouleur, la trinquette est également arrisable.
Le tourmentin se monte sur un étai volant ou avec un fourreau, sur celui du génois ou de la trinquette. Sa surface ne dépasse pas quelques mètres carrés.
La voile d'avant principale comprend souvent des repères sous forme de points qui matérialisent une réduction de la longueur du guindant de -10%, - 20% et - 30%. Pas plus ? Si, on peut le faire, mais la voile se déforme de plus en plus et son point de tire monte. C'est à ce stade qu'une trinquette devient utile !
Pour prendre un ris dans sa voile d'avant le plus confortablement possible et sans démarrer son moteur, il faut conserver de la vitesse, de l'erre.
On voit souvent les équipages se placer face au vent pour réduire, avec un génois de 30, 40, 60m2 qui bat furieusement... Une manœuvre qui fatigue le matériel et nécessite deux équipiers solides dont un chargé de dompter les écoutes du génois. Nous préférons abattre et se placer presque au vent arrière. A cette allure, le génois est déventé et bat avec moins de force. L'opération se passe alors en douceur, pour peu que le barreur évite l'empannage !
Lors de l'utilisation de la bosse d'enrouleur de voile d'avant, il ne faut pas perdre de vue la relative fragilité de l'ensemble bosse, tambour et tubes d'enrouleur. Pour cette raison, on ne devrait jamais reprendre une bosse d'enrouleur au winch et à fortiori au winch électrique.
Allez expliquer ceci aux grands chantiers dont les longueurs d'unités et surfaces de voile correspondantes croissent sans cesse et aux inconvénient desquelles ils vous répondent winches électriques...
Un équipier ou le barreur maîtrise l'écoute de génois pour assurer un enroulement régulier tandis que le second hâle sur la bosse d'enrouleur jusqu'à arriver au repère choisi ou à la surface de voile voulue.
Pour finir, la géométrie de la voile ayant été changée, et comme on ne peut pas l'étarquer, on va avancer le chariot de génois pour l'aplatir autant que possible.
Il ne reste plus qu'à lover la bosse d'enrouleur pour être certain de pouvoir s'en servir pour renvoyer de la toile ou porendre un nouveau ris.