13 Décembre 2023
18,60 mètres de longueur, 5,30 mètres de largeur, 30 tonnes lège et 2x1500 HP Man diesel, ces chiffres ne permettent pas d'appréhender ce qu'est ce Garlington 61. À les lire, on imagine une grosse vedette pataude.
Garlington est né dans les années 1980 de l'association entre un constructeur de bateau et un designer de sous-marins. Le premier voulait un dessin de coque permettant des vitesses élevées dans une mer formée.
Le fruit de cette collaboration culmine dans ce Garlington 61 Flybridge et ses 45 nœuds de vitesse de pointe ! Avec une vitesse de pointe de ce type, on est vite sur les lieux de pêche dans les tournois dont le vainqueur peut repartir avec un chèque d'un million d'USD.
Mais la vitesse ne se fait pas au dépens de l'équipement et celui de ce Garlington 61 est tout bonnement ahurissant.
Passons les moteurs, pourtant équipés d'hélices toroïdales Veem (similaires aux Sharrow des hors-bords) et les deux (!) genset de 20 kW, le plus étonnant est à venir :
6 tuna tubes encastrés dans le pont, des viviers oxygénes pour conserver des vifs comme des maquereaux ou des bonites, un vivier à petits vifs, un trus grand vivier réfrigéré, un dessalinisateur qui alimente un icemaker de 300kg/jour, un gyrostabilisateur Seakeeper 9, une climatisation délivrant 1.000.000 BTU (30 kW), deux radars, un armoire, dans la cabine propriétaire, pour conserver le matériel de pêche, la liste est longue, avec encore deux machines à glaçons, dont une à glaçons clear, lave vaisselle, lave linge, sèche linge, station de dépollution du carburant, pompes de rinçage du pont à l'eau de mer doublée d'une à l'eau douce dessalinisée, un inventaire étourdissant pour un bateau représentatif du grand sportfishing US.
À quand une version affichant une volonté de limiter ses émissions ? Car si ce genre de bateau possède une identité et un dessin qui en font des objets iconiques, ce type de constructeurs devrait se pencher sur la question de la décarbonation. Une configuration hybride parallèle ou à générateurs attelés aux moteurs de propulsion, permettrait de se débarrasser des deux genset, inutiles sur un engin doté de si puissants moteurs diesel de propulsion. Dans la mesure où le prix n'est pas un obstacle, on regrette que ce genre de configuration n'en soit pas au programme pas plus qu'elle ne l'est sur les grands bateaux à moteurs français...