ActuNautique.com

Suzuki - léger recul d'activité dans le nautisme, mais forte hausse de sa rentabilité

Suzuki a clôturé l’exercice 2024 (avril 2024 - mars 2025) sur une solide performance financière, avec des hausses marquées du chiffre d’affaires et des profits. Malgré des défis mondiaux persistants, l’entreprise japonaise parvient à maintenir une trajectoire de croissance, soutenue par ses activités automobiles, un rebond du segment moto et une résilience du secteur marin. Tour d’horizon détaillé des résultats et perspectives du groupe.

Suzuki - léger recul d'activité dans le nautisme, mais forte hausse de sa rentabilité

Sur l’ensemble de l’exercice 2024, Suzuki Motor Corporation a enregistré un chiffre d’affaires consolidé de 5 825,2 milliards de yens, soit environ 35,1 milliards d’euros, en hausse de 8,7 % par rapport à 2023.

L’augmentation des volumes de vente, les ajustements de prix et les effets de change ont contribué à cette progression. Le résultat d’exploitation atteint 642,9 milliards de yens (3,9 milliards d’euros), soit +30,2 %. Le bénéfice net attribuable aux actionnaires s’élève à 416 milliards de yens (2,5 milliards d’euros), en hausse de 31,2 %.

La rentabilité globale s’améliore, avec une marge opérationnelle de 11 % (contre 9,2 % l’an dernier) et un retour sur fonds propres de 14,6 %. Le résultat global, incluant les éléments non récurrents et les effets de change, recule toutefois à 416,7 milliards de yens (2,5 milliards d’euros), contre 738,7 milliards de yens en 2023, en raison notamment d’une perte de 91,7 milliards de yens liée à la conversion des résultats en devises étrangères.

Automobile : moteur principal de croissance

L’activité automobile reste le pilier du groupe, représentant plus de 91 % de ses revenus. Elle affiche un chiffre d’affaires de 5 305,2 milliards de yens (31,9 milliards d’euros), en hausse de 8,9 %, et un résultat opérationnel de 567,6 milliards de yens (3,4 milliards d’euros), soit une progression de 33,9 %. Cette performance repose sur une demande toujours soutenue en Inde et en Asie du Sud-Est, ainsi que sur la capacité du constructeur à ajuster ses tarifs tout en maîtrisant ses coûts.

Deux-roues : retour progressif à la croissance

Le segment moto a également connu une évolution positive, avec un chiffre d’affaires de 398,1 milliards de yens (2,4 milliards d’euros), en hausse de 9,1 %. Le bénéfice opérationnel atteint 40,8 milliards de yens (245 millions d’euros), en progression de 4,4 %. Cette croissance est principalement tirée par les ventes en Inde, où Suzuki détient une position forte dans les deux-roues de faible cylindrée. Ce redressement intervient après plusieurs années de stagnation, marquant un redémarrage de l’activité.

Nautisme : recul des ventes mais hausse des bénéfices

L’activité marine, centrée sur les moteurs hors-bord, affiche un léger recul du chiffre d’affaires (-1,8 %) à 109,7 milliards de yens (662 millions d’euros). En revanche, le résultat opérationnel progresse de 11,4 % pour atteindre 30,6 milliards de yens (185 millions d’euros). Cette amélioration de la rentabilité, malgré une conjoncture moins favorable, illustre une bonne maîtrise des coûts et une valorisation accrue des produits.

Autres activités : dynamique marginale mais positive

Les activités annexes de Suzuki — incluant notamment les fauteuils roulants motorisés, la production solaire et l’immobilier — représentent un chiffre d’affaires de 12,1 milliards de yens (73 millions d’euros), en hausse de 7,9 %, avec un bénéfice opérationnel de 3,8 milliards de yens (23 millions d’euros). Bien que marginales dans le périmètre global, ces lignes contribuent positivement à la diversification du groupe.

Solidité financière et discipline de gestion

À la clôture de l’exercice, les actifs totaux du groupe atteignent 5 993,7 milliards de yens (36,1 milliards d’euros), en hausse de 4,1 %. Les capitaux propres progressent à 3 688,1 milliards de yens (22,2 milliards d’euros), représentant 49,6 % du total des actifs. Le cash-flow opérationnel s’établit à 669,8 milliards de yens (4,03 milliards d’euros), contre 501,8 milliards un an plus tôt. Les investissements nets restent soutenus, à hauteur de 475,6 milliards de yens, principalement en équipements et R&D.

Dividendes : hausse confirmée et politique progressive

Suzuki a versé un dividende annuel de 41 yens par action pour l’exercice 2024 (environ 0,25 €), en hausse de 34 % après ajustement du stock-split. Le dividende prévisionnel pour 2025 est fixé à 45 yens, traduisant une volonté de renforcer le retour aux actionnaires tout en maintenant une politique de dividendes progressive (avec un objectif de taux de distribution de 3 % basé sur les capitaux propres).

Prévisions 2025 : prudence face au yen fort et investissements ciblés

Pour l’exercice 2025, Suzuki anticipe un chiffre d’affaires de 6 100 milliards de yens (36,7 milliards d’euros), soit +4,7 %, mais une baisse de la rentabilité, avec un résultat opérationnel attendu à 500 milliards de yens (3 milliards d’euros), en recul de 22,2 %. Cette prévision prudente s’explique par l’impact défavorable du renforcement du yen et par une volonté de maintenir des investissements soutenus, notamment en Inde, dans les capacités de production, les technologies d’électrification et les ressources humaines.

Transition vers les normes IFRS

À noter que depuis 2024, Suzuki applique les normes comptables internationales IFRS. Cette transition a entraîné quelques ajustements techniques sur la valorisation des actifs, les traitements de loyers, de stocks ou d’impôts différés, sans incidence majeure sur les résultats économiques fondamentaux.

Suzuki Motor Corporation confirme en 2024 sa capacité à conjuguer croissance, rentabilité et diversification. L’automobile reste au cœur de sa stratégie, mais les activités motos et marines témoignent de leur potentiel. Face aux incertitudes monétaires et industrielles, le groupe entend maintenir ses investissements et sa politique de dividendes, tout en consolidant sa présence sur les marchés asiatiques, notamment en Inde. Un équilibre stratégique entre prudence financière et ambition industrielle.

Partager cet article

Repost1