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Verbatim - la reprise de bateaux d'occasion est un problème majeur pour les distributeurs

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ActuNautique a rencontré un concessionnaire spécialisé dans la vente de bateaux de plaisance neufs.

 

Il nous explique en quoi la reprise de bateaux d'occasion pour la vente de bateaux neufs, une spécificité de l'Europe du sud, fragilise une bonne partie des distributeurs, faisant courir un risque majeur à la profession.

"On est actuellement dans une période compliquée au niveau de l'économie du bateau. Les constructeurs, pour pouvoir pallier à cette situation, sortent de plus en plus de bateaux, à des prix de plus en plus attractifs, avec une offre produit de plus en plus séduisante. Par conséqient, le marché de l'occasion est en grande difficulté. Il y a quelques années en arrière, il y avait un tel engouement pour la plaisance que les constructeurs n'arrivaient pas à livrer les bateaux neufs. Les gens se rabattaient donc sur le marché de l'occasion. Cette situation a upgradé le prix moyen des bateaux d'occasion au fil du temps. Aujourd'hui, c'est le contraire. Il y a beaucoup plus de bateaux d'occasion que d'acheteurs mais le bateau étant un bien irrationnel, le propriétaire, au moment de vendre son bateau, a toujours l'impression qu'il est le plus beau, le mieux entretenu et dans un état parfait. Depuis peu, on commence enfin à avoir des outils pour pouvoir estimer la valeur réelle d'un bateau. Avant, il n'y en avait pas, c'était de l'affectif. Au moment de la reprise d'un bateau, le propriétaire a toujours le sentiment qu'on ne lui propose pas un prix en rapport avec son bateau. Pour vendre des bateaux neufs, on est obligé de faire des reprises. Il y a 5 ans, on faisait une reprise dans 50% des ventes et l'on parvenait à vendre 50% de ces reprises avant la livraison du bateau neuf. Aujourd'hui dans 85% des ventes, on fait une reprise et on n'en revend malheureusement que 10 ou 20% avant la livraison du bateau neuf. Nos stocks augmentent de façon considérable, nos besoins en trésorerie sont gigantesques et à part les grands groupes qui permettent de bénéficier de financement de stocks, aujourd'hui, les concessionnaires de petits et moyens constructeurs rencontrent de très grosses difficultés, d'où l'effondrement d'une partie du secteur".

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