4 Février 2016
ActuNautique a rencontré Stéphane Rabot, délégué à l'enseignement professionnel du lycée d'Etel. Il explique en quoi un partenariat avec un constructeur comme Suzuki Marine est capital pour un lycée maritime.
M Rabot, il y a un an déjà, le Lycée Emile James d'Etel signait un partenariat avec Suzuki Marine. Pourquoi une telle démarche de partenariat ?
Stéphane Rabot - L'idée pour nous, lycée maritime, était de nous rapprocher du monde de l'entreprise, de valoriser les enseignements, de donner plus de sens à ces enseignements en les inscrivant dans une démarche résolument tournée vers les entreprises. Cette démarche avait aussi pour but de valoriser l'image de notre établissement afin d'accroître son rayonnement dans le monde professionnel.
Pourquoi avec Suzuki ?
Stéphane Rabot - Nous avons toujours eu de bonnes relations avec l'ensemble des constructeurs de moteurs, mais le courant est bien passé avec Christophe Vassas de Suzuki Marine. Au fil des mois, ces relations se sont densifiées, jusqu'à l'idée commune d'aller plus loin, d'imaginer un partenariat qui répondrait à des besins partagés.
On parle de partenariat, mais concrètement, en quoi consiste t-il ?
Stéphane Rabot - Ce partenariat consiste à ouvrir nos ateliers à Suzuki Marine France pour permettre à la société de dispenser des formations auprès de ses agents répartis de Dunkerque à Biarritz ! Ces formations sont réalisées par des inspecteurs techniques de Suzuki. Ce premier aspect est intéressant car les agents de ces entreprses viennent dans nos murs, ont l'occasion de découvrir notre plateforme technique, de rencontrer nos enseignants et nos élèves.
Vos enseignants et élèves participent-ils à ces formations ?
Stéphane Rabot - Bien entendu !! Nos enseignants bénéficient de ces formations, ainsi que nos élèves en formations complémentaires post-bac "technicien-motoriste hors-bord".
Quelles thématiques sont-elles abordées à ces occasions ?
Stéphane Rabot - Des thématiques très pratiques, auxquelle tout mécanicien hors-bord va être confronté un jour ou l'autre, en atelier ou sur le port. En janvier par exemple, le programme a été chargé, avec 2 sessions de 2 jours traitant des capteurs, puis 4 sessions d'une journée de formation sur le diagnostic, à savoir la reconnaissance des pannes.
Bénéficiez-vous de matériels de la part de Suzuki ?
Stéphane Rabot - Ce partenariat nous permet en effet de recevoir différents moteurs hors-bord correspondant à ce qui équipe actuellement les bateaux, afin de pouvoir se former aux toutes dernières technologies. Donc de répondre aux besoin des entreprises de la filière de disposer de jeunes recrues parfaitement opérationnelles !
Le Barracuda 8 aux couleurs de Suzuki, sur bers, à Arcachon, en prélude à l'étape arcachonnaise du Barracuda Tour 2015
Des recrues opérationnelles par le biais aussi d'activités pédagogiques complémentaires ?
Stéphane Rabot - Effectivement, la formation de nos élèves passe aussi pas des missions spécifiques auxquelles nous associe Suzuki ! Ainsi, l'an dernier, certains de nos élèves ont-ils participé, à Arcachon, au montage des moteurs hors-bord de l'ensemble de la flotte des timoniers Bénéteau Barracuda 8 engagés sur le Barracuda Tour, encadrés par certains de nos professeurs et de techniciens de Suzuki.
Stéphane Rabot, pouvez-vous aller jusqu'à former des techniciens de Suzuki ?
Stéphane Rabot - C'est également un point de notre partenariat, et nous pouvons apporter des réponses par le biais d'un organisme auquel nous adhérons, le Greta Bretagne Sud. Nous pouvons donc être amenés à former des collaborateurs de Suzuki et nous pouvons aussi les aider à trouver certaines compétences lors de leurs sessions de recrutement, puisque nous suivons nos élèves après leurs diplômes. Notre partenariat est très riche, très complet, et il profite à tous, dans une vraie démarche gagnant-gagnant.
Pouvez-vous nous présenter le Lycée d'Etel ?
Stéphane Rabot - Le lycée Emile James d'Etel est un lycée labellisé Lycée des Métiers, qui est un label de l'Education Nationale mettant en avant la qualité des enseignements techniques dispensés. Le lycée forme chaque année 80 jeunes en CAP réparation et entretien des embarcations de plaisance, qui est une formation de 2 ans après la classe de 3°. Nous formons aussi une soixantaine de jeunes au Bac Pro Maintenance Nautique, qui est une formation de 3 ans après la 3°.
Votre lycée propose aussi 2 formations complémentaires uniques dans le domaine des moteurs marins. Qu'en est-il ?
Stéphane Rabot - Nous sommes le seul établissement en effet en France, dans ce domaine, à proposer 2 formations complémentaires positonnées à l'issue du Bac Pro : une formation complémentaire Technicien Motoriste Hors Bord et une formation complémentaire Technicien Motoriste In-board. L'idée est de permettre à des éléves diplômés d'un Bac Pro maintenance nautique, d'aller plus loin en se spécialisant dans une formation purement mécanique. En bref, en faire des mécaniciens. !!