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Comment manger et dormir à bord de son Imoca 60, durant le Vendée Globe

Le 6 novembre, les skippers du Vendée Globe s'élanceront des Sables d'Olonne, pour l'Everest de la Voile. Mais comment vit-on concrètement à bord de son bateau durant toute la durée de la course ?

Comment manger et dormir à bord de son Imoca 60, durant le Vendée Globe

Vincent Riou, skipper de PRB, qui vise une seconde victoire sur le Vendée Globe 2016-2017, avec un bateau pourtant dépourvu de foils, nous explique comment il organise sa vie à bord, durant une épreuve au long cours comme le Vendée Globe.

Gestion du sommeil, nourriture embarquée, Vincent dit tout aux lecteurs d'ActuNautique, car dans le Vendée Globe, bien gérer l'intendance... peut aussi faire gagner la course !  

Dormir durant le Vendée Globe ? 4 à 6 heures par jour ! 

"Le sommeil en mer est très différent du sommeil à terre. Sur ce point, le Vendée Globe n’est pas une des courses les plus dures car c’est une compétition très longue qui nécessite de dormir si on veut rester lucide. L’être humain ne peut pas tenir trois mois dans ces conditions sans se reposer un minimum. Pour ma part, j’essaie de dormir entre quatre et six heures par jour. Notre rythme de sommeil est différent et surtout irrégulier. En mer, on dort autant le jour que la nuit. Les périodes de sommeil peuvent durer de 20 minutes à deux heures.  En général, je dors une à deux heures rarement plus car il faut veiller sur le bateau et sur la performance. Nous sommes habitués à faire ce genre de cycles. C’est un des points clés dans la discipline.

On ne peut pas vraiment se préparer à l’avance à peu dormir. Il faut pour cela être fatigué et  ressentir la pression de l’environnement et de la course. Avant de partir, je dors beaucoup pour ne pas arriver avec un déficit de sommeil. C’est important pour les premières heures de course. Plus on est en forme, plus on est efficace. La transition entre le sommeil de marin et celui de terrien intervient très vite. C’est une phase un peu complexe mais avec l’expérience, on y arrive assez bien. Du coup, quelques semaines avant le départ d’une course, je fais des siestes. C’est super agréable et ça permet de cumuler du sommeil".

Gastronomie et Vendée Globe : conserves et nourriture lyophilisée !

"Je fabrique l’eau avec un dessalinisateur. J’embarque juste quelques bouteilles d’eau minérale car l’eau qu’on dessale... n’a pas de goût ! Il n’y a pas de minéraux dedans. C’est assez particulier mais pour réhydrater l’organisme, c’est parfait. Concernant la nourriture, c’est moitié lyophilisée moitié conserve.

L’avitaillement est fait pour un certain nombre de jours et est adapté aux conditions climatiques. Les calories dans une portion journalière ne sont pas les mêmes sous l’équateur que dans les océans australes. Tout est prévu : un sachet par jour avec trois repas, des encas et tout ce qu’il me faut. Les besoins énergétiques et l’alimentation sont des choses que nous commençons à bien maîtriser. Depuis quelques années, il y a une quantité de produits légers, simples et bons qui se sont développés et que nous pouvons embarquer. Se faire plaisir en mangeant quand on est en mer reste pour moi quelque chose d’important. L’avitaillement représente environ 120 kilos".

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