16 Mai 2018
De gauche à droite : Etienne Germain et Jérôme Caillaud (DG et P-DG de La Baule Nautic), Annette Roux (Groupe Bénéteau) et Louis-Claude Roux, vice-président du conseil de surveillance du Groupe Bénéteau
Annette Roux, quelle est votre toute première réaction ce soir, à Pornichet, pour les 40 ans de La Baule Nautic ?
Annette Roux - Beaucoup de fierté ! Ces 40 ans sont bien évidemment un grand moment pour toutes les équipes de La Baule Nautic, une étape clé de la vie de l'entreprise. Pour Bénéteau, cet anniversaire est également un grand moment, puisque La Baule Nautic est l'un des concessionnaires les plus importants du chantier. Ce qui est très intéressant, c'est de faire un petit retour en arrière et de voir ce qu'était la plaisance il y a 40-60 ans, et ce qu'elle est devenue aujourd'hui. Cela permet de mesurer à quel point tout le monde a bien travaillé, que ce soient les concessionnaires, les équipes des chantiers, et tout celà, grâce à nos clients et à leur confiance. Il faut bien voir que nos clients ont été et sont toujours nos meilleurs inspirateurs. Ce sont eux qui nous ont amené à évoluer, à faire des bateaux de plus en plus grands, à suivre leurs aspirations, et ce fut un travail commun extrêmement intéressant qui a permis de voir la naissance d'un nouveau secteur. Il y a 60 ans, la plaisance n'existait pas. Son développement a donné naissance à une industrie qui est aujourd'hui leader mondial ; c'est quand même sympathique ! On se dit qu'on n'a pas perdu notre temps !!
Annette Roux, vous souvenez-vous, en 1978, quand l'un de vos collaborateurs est entré dans votre bureau, pour vous informer de la possibilité d'installer une concession du Pornichet ?
Annette Roux - Je m'en souviens comme si c'était hier, d'autant plus qu'en 1978, je suivais directement tout ce qui était « distribution ». Connaissant bien le porteur du projet, je savais qu'il fallait le faire, et que l'on ne pouvait pas rater une concession sur le nouveau port de plaisance de Pornichet ! Et d'ailleurs, le projet s'est monté très vite, cela n'a pas été très compliqué ! Les périodes les plus difficiles ne sont pas celles-là :1978 était une très très belle période. Pour nous c'était le lancement des First après les pêche-promenades, les courses avec Malinowkski… C'était enthousiasmant ! C'était aussi notre première implantation commerciale aux Etats-Unis, donc ce fut une très grande période.
Quand vous voyez aujourd'hui une concession comme La Baule Nautic mais quand vous prenez également du recul sur le Réseau Bénéteau, qu'elle est votre réflexion ?
Annette Roux - Vous savez, le Réseau Bénéteau, c'est la Famille !! On a tous construit notre secteur ensemble, la réussite de notre entreprise ensemble. Je ne sais pas si cette situation prévaut dans tous les secteurs d'activité, ou si dans notre cas, c'est dû au fait que nous sommes du monde de la mer, un monde où les liens entre les gens sont très forts. Notre Réseau, nos Collaborateurs mais aussi nos Clients forment une même famille, famille internationale s'il en est !!
Annette Roux, pensiez-vous en 1978 que Bénéteau deviendrait ce qu'il est devenu, 40 ans plus tard ?
Annette Roux - Une drôle de question… C'est très difficile d'y répondre. Dès 1964, j'avais beaucoup d'espérances, d'espoirs, et je savais bien où je rêvais d'emmener Bénéteau.
Et aujourd'hui, rêve atteint ?
Annette Roux - Je me suis engagé en 1964 parce que dans le chantier de mes parents, il y avait 17 charpentiers de navire, et que l'on ne pouvait pas reclasser des charpentiers de navire. Alors j'ai pris la décision de consacrer une grande partie de ma vie à essayer de sauver ce chantier. Aujourd'hui, nous sommes 7500. Rêve atteint, mais... il faut continuer !!
Annette Roux, où aimeriez-vous voir Bénéteau dans 50 ans ?
Annette Roux - Difficile encore de vous répondre... parce que toute ma vie je me suis projetée, mais depuis quelque temps j'ai arrêté de me projeter. Je n'ai pas d'inquiétudes pour la plaisance dans 50 ans ; les choses vont changer, les méthodes vont changer… Beaucoup de choses vont changer et sont en train de changer, mais il y a des équipes de jeunes qui arrivent, qui savent ce qu'il faut faire, et je suis très confiante. Quand je vois une concession comme La Baule Nautic qui fête ses 40 ans, je suis vraiment très fière et très contente, parce qu'ils ont tous très bien travaillé et qu'ils continuent à le faire. Vous savez, une entreprise ne doit jamais disparaître. C'est l'objectif que l'on doit tous avoir.
Annette Roux, industrielle et entrepreneuse avant tout ?
Annette Roux - (Rires) Industrielle, commerciale ; dès lors qu'une entreprise naît – surtout industrielle – c'est comme une petite graine, une petite plante : vous devez la faire prospérer. Ce que je retiens des affaires, c'est qu'en réalité c'est nous qui les bloquons, qui faisons qu'elles ne se développent pas comme elles devraient… Les affaires ne demandent qu'à se développer. Alors après, c'est à chacun de savoir quel quel est son plafond, quand est-ce qu'il faut passer la barre et c'est un peu de sagesse.
Une oeuvre de Titouan Lamazou, cadeau du groupe Bénéteau à sa concession de Pornichet, qui fête ses 40 ans.