15 Novembre 2019
Fraîchement débarqué de quelques jours à bord d’un Sun Odyssey 36i de 12m, 3 cabines, j’ai encore à l’esprit l’habitabilité et autres hauteurs sous barrot de ce voilier lorsque j’observe cet Oceanis 30.1 depuis le quai de Port Ginesta où Bénéteau le fait essayer à la presse.
Avec ses deux barres à roue noires, ses hublots de coque rectangulaires, son tableau arrière basculant se transformant en plage arrière, sa delphinière, aucun doute, le benjamin et dernier-né de la gamme Oceanis fait bien partie de famille dessinée par Finot-Conq, les architectes de bien des Imoca…
Grand tirant d’eau pour la croisière au large, petit tirant d’eau pour profiter des mouillages forains déserts, dériveur lesté avec saumon parfait pour l’échouage ou quille relevable et mât pivotant pour les canaux et eaux intérieures, motorisations de 14 ou 21 chevaux, bien peu de programmes peuvent échapper au nouvel Oceanis 30.1.
Le cockpit recouvert de teck est étonnamment spacieux pour un bateau de cette taille. Pourtant, la version, essayée dispose tout de même de deux barres à roue alors qu’existe aussi une version à barre franche, dégageant davantage encore le cockpit.
La petite table pliante installée au milieu de celui-ci ne gêne pas la circulation. Les instruments de navigation et le pilote (B&G) sont intégrés sur le roof côté tribord et la commande moteur se retrouve du même côté, aux pieds du barreur. Le pilote offre une télécommande en standard.
Les deux winches (Harken) de génois sont situés à portée de main du barreur et ceux de grand-voile et de spi se retrouvent classiquement sur le roof ce qui, compte tenu des dimensions de l’ensemble, n'empêchera pas un skipper solitaire de les manier sans grand déplacement. La position assise du barreur est confortable, d’autant qu’il n’y a pas de pataras pour lui scier les omoplates, merci aux barres de flèches poussantes.
Debout, on se sent bien même si l’on n’est séparé, hauteur réduite du tableau arrière oblige, de la grande bleue que par deux petites filières en câble qui ne retiendront pas un poids lourd…
Les passavants sont assez larges les panneaux de pont flush et, à l’avant la baille à mouillage est profonde et le davier est intelligemment décalé afin de permettre le passage de la delphinière. Celle-ci prolonge l’étrave et permet de monter un spi ou un code zéro, proposés en option.
Le gréement standard se compose d’une grand-voile à corne et d’un foc autovireur. La version essayée dispose d’un génois (105 %) et d’un spi asymétrique. Une version gréée d’une grand-voile sur enrouleur reste disponible en option.
Le gréement dormant à deux barres de flèches poussantes permet de s’affranchir du pataras.
Une fois descendu à l’intérieur en empruntant la descente peu raide, première surprise, je me tiens facilement debout à l’intérieur. 1m95 de hauteur sous barrot, c’est appréciable à cet endroit…
La cuisine, sur bâbord, comporte tout ce qu’on attend même si le plan de travail est réduit, mais je peux y cuisiner debout et profiter de l’aération d’un hublot. On a guère plus de place sur un 36’.
Sur tribord, une table à Ipad (je n’ose pas écrire table à carte compte tenu de la dimension réduite de l’ensemble) sur laquelle on ne dépliera pas les cartes du SHOM. Le panneau de contrôle des équipements électriques ainsi que les jauges se trouvent ici.
Sur tribord, la salle d’eau avec un WC marin, une douche et un lavabo. Elle ne me paraît pas plus réduite que sur des unités plus importantes. Peut-être les portes des cabines sont-elles plus étroites ?
Le carré offre un espace suffisant pour 6 personnes et la table, centrée au milieu du bateau, permet un accès aisé à la cabine avant.
On accède à celle-ci par une double porte. A l’intérieur, on dispose toujours d’une hauteur sous barrots de 1,85 m. Les longueurs des matelas des deux cabines me permettent d’y loger mon 1,92 m.
L’installation électrique comporte trois batteries AGM sans entretien : 1 x 50Ah pour le moteur et 2 X 80 Ah pour la servitude (1 x 80 Ah en standard). L’installation comporte un répartiteur de charge électronique qui isole les packs et distribue l’électricité de l’alternateur au pack en ayant besoin.
Un chargeur de 40 A complète l’ensemble, il est généreusement dimensionné. Le bateau peut être équipé d’un convertisseur 12/220 V pour disposer de 220 V en croisière. L’ensemble des coupe circuits ainsi que le disjoncteur du guindeau sont installés sur la face avant du lit de la cabine arrière.
L’installation gaz est simple mais comporte un testeur de circuit à bulle, petit appareil très utile car permettant de visualiser immédiatement si le circuit comporte une fuite ou non.
Un chauffe-eau de 40 L et une cuve à eaux noires de 80 L complètent le tableau. Le moteur est facilement accessible depuis l’escalier de descente, la salle d’eau ou la cabine arrière.
Deux choix de motorisation sur ligne d’arbre : 21 CV pour notre version essayée et 14 chevaux strictement réservé à la navigation en eaux intérieures. En effet, ces 14 CV n’ont aucune chance de déhaler les 5 tonnes du bateau dans un courant fort.
Les dimensions relativement contenues de ce bateau permettent facilement de se passer de propulseur tant il est aisé de quitter le quai.
Les 21 chevaux du moteur sont suffisants pour quitter le port mais n'autorisent qu’une vitesse de 6 à 6,5 nœuds au maximum. La position de barre est excellente debout et très confortable assis également.
Avec 6 nœuds de vent, nous sortons d’abord le génois et, les voiles creusées au maximum, on accroche les 3 nœuds.
Le faible poids de ce bateau permet de l’utiliser comme un bateau léger, en utilisant les poids des équipiers au rappel, c’est très amusant !
Même si la barre m’a semblé dure, je m’amuse beaucoup à chercher la moindre risée d’autant plus que nous avons rentré le génois et envoyé le spi qui apporte beaucoup dans ces petits airs et nous permet d’atteindre les 5 nœuds avec toujours 6 nœuds de vent.
Le réglage du spi asymétrique est aisé compte tenu de sa surface réduite et c’est avec un large sourire qu’une équipière se charge de cette tâche.
Lors des manœuvres de virement ou d’empannage, c’est un jeu d’enfant de le rentrer un peu pour le faire passer d’un bord à l’autre.
Le retour de sensation est agréable et plus on accélère plus le bateau s’avère vivant et amusant. A mi-chemin entre un petit voilier de sport et un croiseur.
On enchaîne les virements et les empannages avec d’autant de plaisir que ces manoeuvres sont faciles à réaliser compte tenu des surfaces de toile et que le bateau réagit au doigt et à l’œil.
Température extérieure 24°C
Mer calme
Vent 6 noeuds
Plein Gazole 100 %
Plein eau 50 %
6 passagers
113.742,00 € TTC