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Transat Jacques Vabre – Charal en tête de la flotte Imoca

Charal va très vite en cette deuxième semaine de course, et impose un rythme d’enfer en tête de la flotte des Imoca engagés dans la Transat Jacques Vabre. 

Transat Jacques Vabre – Charal en tête de la flotte Imoca
Transat Jacques Vabre – Charal en tête de la flotte Imoca

Depuis les îles du Cap-Vert, où il tirait des bords aux côtés d’Apivia, Charal n’a cessé d’accélérer, jusqu’à posséder aujourd’hui 120 milles d’avance sur son poursuivant. 

Après 9 jours de course, les équipages se préparent désormais à entrer dans le pot au noir, une célèbre zone de convergence intertropicale, redoutée par les skippers en raison de son instabilité météorologique. 

Dominique Vittet, stratège météo et routeur de nombreux marins, nous livre son analyse de la situation :

« Charal encaisse les dividendes de son année de préparation d’avance sur les autres Imoca de dernière génération. On a constaté que le foiler noir et rouge ne marchait pas forcément plus vite que les autres en début de course, dans les conditions non favorables aux foilers. Cependant, dès qu’il est au reaching, Charal creuse l’écart, notamment sur son poursuivant direct, l'Apivia de Charlie Dalin et Yann Eliès qu’il a déposé entre le Cap Vert et le pot au noir. On peut constater que le 11th Hour Racing (ancien Hugo Boss) de Charlie Enright et Pascal Bidégorry est un petit cran en dessous. A noter aussi que les bateaux modifiés (ajout de foils) ne rivalisent pas réellement avec un nouveau foiler bien optimisé... Charal va donc très vite, mais il descend aussi mieux dans des vents pas trop forts, ce qui lui évite des empannages auxquels certains sont contraints. »

Chevauchée fantastique à très haute vitesse !

« Jérémie Beyou et Christopher Pratt vont toucher aujourd’hui les premiers effets du pot au noir et donc ralentir un peu la cadence, ce qui permettra sans doute à Apivia de réduire l'écart. Le pot au noir était assez étendu ces derniers jours mais il devrait se réduire dans les jours qui viennent, ce qui favorisera le passage de leurs poursuivants. Après, Charal devra bien anticiper l’anticyclone de Saint Hélène, toucher les alizés de Sud-Est qui basculeront à l’Est puis au Nord-Est. La grande chevauchée au reaching va donc pouvoir s’engager après l’équateur, dans des conditions idéales pour une descente à très haute vitesse jusqu'à Salvador de Bahia. Il est probable que le vainqueur en Imoca pointe son étrave sur la ligne d’arrivée dès vendredi ou samedi matin. »

La belle performance des Imoca sans foils

« Certains Imoca non-foilers réalisent une très belle course, à l’image de Banque Populaire (4ème), Corum L’Epargne (8ème) et Groupe Apicil (9ème) qui tiennent un rythme très soutenu, devançant même certains foilers. Jean Le Cam et Damien Seguin, sans parler d’Armel Le Cléac’h connaissent parfaitement leurs machines et les exploitent à 100%. les conditions de début de course n’étaient certes pas très favorables aux foilers, mais c’est quand même étonnant de retrouver ces bateaux dans le Top 10. »

Quelle lecture de la course ?

« La course est très intéressante car les skippers ne poursuivent pas tous le même objectif. Les stratégies de course des uns et des autres répondent à des motivations très différentes. Alors que Charal veut marquer sa domination, confirmer et s’imposer comme le grand favori, certains ont comme principal objectif leur qualification pour le Vendée Globe. Certains bateaux ont donc fait le choix de l’option à l’Est, afin d’abord de finir la course et de marquer des points si précieux au Championnat Imoca Globe Series. Certains autres, comme Hugo Boss, Maître CoQ, Bureau Vallée, Malizia 2, Prysmian Group ou Advens se sont autorisé d’aller dans l’Ouest. C’était un choix courageux et qui aurait pu être payant car au final les leaders de l’options Ouest ne sont pas très loins derrière. Pour d’autres, cette Transat était aussi une façon de se mesurer depuis le Défi Azimut (Initiative Cœurs, PRB, MACSF,…). Enfin, on peut noter la très belle performance de de Thomas Ruyant et Antoine Koch (Advens for Cybersecurity) qui ont fait un retour incroyable et ne sont plus qu’à 30 milles à peine d’Arkea-Paprec. »

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