29 Juillet 2020
Les bateaux équipés de jupes arrière ou de plate-forme de baignade basculante sont parfaitement adaptés à une prise de coffre par l’arrière. La hauteur de la plateforme permet un accès plus facile à la mer, tout particulièrement pour le skipper.
La prise de coffre par l’arrière consiste à assurer provisoirement le bateau au corps-mort, par l'arrière, puis à transférer cet amarrage à l’avant.
Utile dans les cas où l'on ne peut pas compter sur le ou les équipiers du jour, lorsqu’on est seul ou en manœuvre “bis” sur une prise de coffre avant ratée dans les amarrages très convoités !
Ou encore, lorsqu’en été, en fin d’après-midi, plusieurs bateaux tournent autour d’un unique corps-mort : savoir prendre un coffre par l’arrière en équipage, c’est la carte en main pour ne pas rater son coup !
Pour assurer cette manœuvre, il faut disposer de trois aussières, dont deux plus longues que le bateau, et d’une bonne gaffe.
La sécurité veut que le chef de bord se soucie d’abord de l’existence d’une route de repli si la manœuvre échouait... Pour éviter d’échouer le bateau !
Puis, dans la mesure où l'on va accéder à l’œil du corps mort par l’arrière, on va dégager l’accès à la jupe ou descendre la plate-forme de baignade.
On va aussi assembler les deux plus longues aussières au moyen de deux nœuds de chaise (on pourra les desserrer facilement).
Ces aussières serviront à transférer manuellement le corps-mort d’arrière en avant, une fois la prise de coffre arrière effectuée.
On frappera sur un taquet avant l’extrémité libre d’une des deux haussières aboutées et on la ramènera, par l’extérieur, en passant sous le premier pied du balcon avant, vers l’arrière, à l’extérieur des haubans et galhaubans.
La gaffe est préparée, à portée de main.
Enfin, on préparera aussi l'amarrage arrière provisoire, arrière, en frappant une haussière sur un taquet arrière puis en la faisant passer sous le balcon pour la stocker sur un banc sur la jupe/plate-forme.
Comme pour un mouillage ou une prise de coffre par l’avant, l'approche se fait face au vent, afin d’avoir le plus de chances de s’arrêter au moment souhaité. Sur les voiliers, l'approche se fait moteur en route, génois roulé et grand-voile affalée, avec suffisamment de vitesse pour demeurer manœuvrant, mais tout en conservant un contrôle fin de la marche du bateau.
Dans la mesure où il va s’agir d'immobiliser le bateau pour l'amarrage, il sera favorable d’anticiper la direction du vent, des vagues ainsi que l’existence d’un courant pour positionner le bateau.
Le principe consiste à faire en sorte que le vent ou le courant “poussent” le bateau contre le corps-mort facilitant ainsi sa manipulation.
Une fois amarré par l’arrière, on passe sur la bouée l'extrémité libre des deux haussières assemblées, puis on la repasse à l’avant, sur le bord où cette dernière est déjà amarrée (au taquet avant), en évitant haubans et balcons. On frappe l’extrémité libre sur le même taquet que l’autre extrémité de l’assemblage, sans reprendre de mou.
A ce stade on se trouve avec un bateau amarré par l’arrière avec une haussière et amarré par l’avant au moyen de deux haussières assemblées, lâches.
On repasse à l’arrière et on largue puis récupère l’aussière arrière.
Un dernier tour à l’avant pour hâler l'assemblage d’aussières avant d'en rentrer une entièrement à bord.
On peut alors décapeler les deux aussières et en ranger une.
Pour finir, le moment est venu de sécuriser son amarrage en installant une seconde aussière sur le bord opposé à la première et de procéder au réglage de la longueur des deux amarres pour s’assurer d’une nuit tranquille !