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Vendée Globe – Après une série d’avaries, Jérémie Beyou (Charal) fait demi-tour pour réparer

Obligé de faire demi-tour mercredi après une série d’avaries sur son monocoque Charal, le skipper Jérémie Beyou se dirige actuellement vers les Sables d’Olonne, où il est attendu demain soir ou samedi matin.

Vendée Globe – Après une série d’avaries, Jérémie Beyou (Charal) fait demi-tour pour réparer
Vendée Globe – Après une série d’avaries, Jérémie Beyou (Charal) fait demi-tour pour réparer
Vendée Globe – Après une série d’avaries, Jérémie Beyou (Charal) fait demi-tour pour réparer

Principal favori de cette neuvième édition du Vendée Globe avec le skipper britannique Alex Thomson (Hugo Boss), le skipper a vu ses espoirs de victoire s'envoler après avoir heurté un OFNI mardi soir au large de l'Espagne.

Jérémie Beyou est revenu ce matin sur les avaries et la gravité des dommages sur son monocoque Charal :

« Il y a pire quand on pense aux événements qui nous entourent. Maintenant, quand tu es sportif de haut niveau, tu ne vis qu’au travers de ton objectif. Depuis 4 ans, je vis dans l’objectif d’essayer de gagner le Vendée Globe. Je suis à 100 % là-dedans, je ne vois rien de ce qui existe autour. Quand ça s’arrête comme ça, brutalement, c’est super violent. 

C’est pour ça que j‘ai mis tant de temps à faire demi-tour, j’aurais probablement dû faire demi-tour tout de suite, parce qu'aller passer le front avec le bateau dans cet état, forcément ça a fait d’autres dommages collatéraux mais je ne pouvais pas y croire. Le réveil est un peu dur.

Un peu plus tôt dans la journée, quand le vent n’était pas encore trop fort j’ai arraché ma cadène de renvoi de point d’écoute de voiles d’avant, ça a explosé la cloison de barre d’écoute… 

Ça a déchiré le pont à tribord et puis pendant que j’étais à l’intérieur du bateau en train d’inspecter tout ça, j’ai tapé un truc avec le safran. Il s’est à demi relevé, j’ai un trou dans l’attaque de safran et j’ai le bord de fuite de safran qui est cassé. 

Le vent fort arrivait, donc c’était soit je faisais demi-tour tout de suite, soit je continuais : on a décidé avec l’équipe que le safran allait tenir le front et je me suis débrouillé pour brêler une écoute. 

Le front est passé, c’est passé hyper vite. On est passé de 45 nœuds d’un bord à 45 nœuds de l’autre. J’ai empanné, j’ai pris la bastaque [câble qui maintient le mât, ndlr] et avec tous les éclats de carbone ça a fait exploser le courant de bastaque, je me suis retrouvé sans bastaque. Je venais de casser mon aérien juste quelques heures avant. La bastaque, c’était le dernier truc. J’ai dû abattre et puis faire route retour.

Là il y a toujours de la mer, je suis au portant dans une quinzaine de nœuds avec la mer de derrière donc ça va. De l’autre côté, bâbord amure, le safran commence à être bien abîmé, je ne peux pas aller très vite. Je pense arriver le 14 au matin. 

Pour la suite je ne sais pas… Le safran ça peut peut-être changer, la barre d’écoute et la cloison, j’avoue que je ne sais pas trop. Honnêtement, je me réveille de 4 ans de préparation pour essayer de gagner le Vendée et ça c’est fini. Mon papa est parti à l’hôpital, il a fait un AVC une semaine avant le départ, j’ai complètement occulté tout ça. Forcément là, ça m’éclate un peu à la figure.

Là, je ramène le bateau et je verrai après. Je ne sais pas, je n’en sais rien pour repartir. »

En 2008, Michel Desjoyeaux était revenu aux Sables d'Olonne après une avarie. Il était finalement reparti avec presque deux jours de retard et remporté son deuxième Vendée Globe. 

Jérémie Beyou a jusqu’au 18 novembre pour repartir, mais son retard sera beaucoup plus important que celui de Michel Desjoyaux.

Vendée Globe – Après une série d’avaries, Jérémie Beyou (Charal) fait demi-tour pour réparer

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