ActuNautique.com

Décrire l’état de la mer, l’échelle de Douglas

L’état de la mer est influencé tant par la topographie que par la houle et par la mer du vent.

Les météorologues ont normalisé la description de l'état de la mer selon une échelle, c'est l'échelle de Douglas. Explication.

Décrire l’état de la mer, l’échelle de Douglas

Il apparaissait indispensable de normaliser la description de la vitesse du vent (échelle de Beaufort) pour standardiser les œuvres de réduction dans la Royal Navy.
Avec les progrès de la météorologie et l’essor des prévisions qui en découlèrent, il apparut nécessaire de normaliser la description de l'état de la mer pour généraliser et faciliter l’emploi des informations, et prévisions suivirent logiquement le développement de ces dernières.
En effet, sans normalisation, comment comprendre la signification d’une description basée sur l'interprétation de l’observateur ?
Que signifie gros ou grand ou élevé ? Difficile à dire sans échelle.

La mer du vent

La mer du vent naît de l'action non contrariée du vent établi sur la mer. Les vagues que créent le vent sont la résultante locale de son action.

La houle

Lorsque la mer du vent quitte sa zone de naissance, ses vagues se normalisent, et forment une houle. La houle porte très loin de la zone dans laquelle elle a été générée. À un même endroit, plusieurs houles peuvent se superposer. On parle alors de houle primaire et de houle secondaire. Lorsque deux houles suivent des directions différentes, on parle alors de mer croisée.
Des causes topographiques ou bathymétriques peuvent aussi donner naissance à des houles et des mers croisées.

La mer totale

C’est la combinaison de la mer du vent et de la houle mesurée à un endroit précis.

L’échelle de Douglas

Sir Percy Douglas

Cette échelle mesure et classe en 10 catégories l’état de la mer du vent ainsi que l’état de la houle.
Météorologue et hydrographe de la Royal Navy, aussi zélé qu’efficace et passionné, Sir Percy Douglas fut le prévisionniste de l’expédition britannique aux Dardanelles en 1915. Il s'agissait de réaliser un débarquement de grande ampleur face aux troupes turques, alliées de l'Allemagne du Kaiser. Le choix d'une fenêtre météorologique satisfaisante joue un rôle considérable dans le cadre de ces opérations. Si celui de Gallipoli fut une réussite, les Britanniques le doivent en partie à la qualité des prévisions météorologiques fournies par Douglas.
L'échelle de Douglas classe ainsi la mer du vent dans une échelle et la houle dans une autre. La mer du vent est en général significativement plus importante que la houle.

En conséquence et en pratique, les prévisions météorologiques normalisées d’état de la mer sont données en mer totale, selon l'échelle de Douglas de la mer du vent.

Les mesures effectuées

Un navire météo, le France I

Depuis la Seconde Guerre mondiale, des mesures, dans le but de disposer de données pour réaliser des prévisions, sont effectuées en mer dans les zones fréquentées par la navigation.
Des bateaux météo de l'époque héroïque, qui restaient stationnés sur leur zone, en pleine tempête, il ne reste aujourd'hui que des bouées automatiques munies d'un accéléromètre capable de mesurer et de transmettre la hauteur des vagues.
Certains satellites sont également capables d’évaluer la hauteur des vagues. Ces données sont reçues et exploitées par les services météorologiques des Etats dont ils dépendent, et sont exprimés selon l'échelle de Douglas de l’état de la mer, internationalement reconnue est exploitée comme telle.
Les prévisions proprement dites sont effectuées en modélisant par le calcul, selon des scénarios divers, les hauteurs de vagues et de houle mesurées.
Quel que soit le mode de calcul, la prévision est toujours exprimée selon l’échelle de Sir Percy Douglas !

Partager cet article

Repost0