15 Avril 2021
Jeune, l'amiral Francis Beaufort vécut un naufrage à l'âge de 15 ans, qui traumatisa à ce point l'officier de marine en devenir, qu'il en développa une véritable obsession pour l'hydrographie et la météorologie.
L'Amirauté britannique d'alors était engagée dans une guerre à outrance avec la France napoléonienne. La Grande-Bretagne lançait annuellement des dizaines de vaisseaux de guerre neufs. La standardisation étant désormais la norme dans la construction militaire navale, il était temps de standardiser les manœuvres à bord des bateaux de la Royal Navy. La formation des officier de marine de la Royal Navy se trouvait drastiquement écourtée en ces périodes de guerre, et les fringants jeunes officiers manquaient d’expérience.
C'est ainsi que Francis Beaufort en vint à concevoir une échelle de mesure empirique composée de 13 grades, dont chacun décrit une “fourchette” de vitesses du vent.
Les travaux de Francis Beaufort reçurent un chaleureux accueil de la part de l'amirauté. Casses, naufrages et dématages restaient relativement fréquents et la nécessité d’éditer un guide de manœuvre dont le respect constituerait une obligation pour les futurs officiers de la Royal Navy se fit alors cruellement sentir.
L'échelle de Beaufort servit de cadre d’estimation de vitesse du vent à ce guide de manœuvre.
En pratique, pour classer la vitesse du vent en degrés Beaufort, il convient d'en mesurer la vitesse moyenne durant une période de 10 minutes. On les classe ensuite en 13 catégories, les 13 degrés Beaufort.
Les effets du vent sur la mer ou sur des objets familiers, tels que les arbres ou la fumée, la végétation, sont grossièrement similaires, où que se trouve l’observateur sur le globe.
Ce constat permet alors, à l'observateur entraîné, d'approcher le degré Beaufort en fonction des observations qu'il est capable de faire.
C'est très pratique pour le navigateur qui peut alors, depuis la terre, se rendre compte de l'état de la mer sur son lieu de mouillage ou au large, même s'il a quitté son bord et ne dispose plus de vision directe sur l'affichage de son anémomètre.
Même si l'appareillage moderne installé à bord de tous les navires de croisière comporte un anémomètre digital capable d'évaluer avec précision la vitesse du vent, l'échelle de Beaufort permet d'exprimer clairement la situation météorologique dans laquelle on se trouve.
C'est ainsi que les bulletins météorologiques marins sont exprimés en degrés Beaufort lorsqu'il s'agit de la vitesse du vent. Lorsque la vitesse du vent dépasse les 7 Beaufort, les CROSS émettent d'ailleurs un BMS (un bulletin météorologique spécial). Au bar du port, on entend souvent un commentateur évoquer un vent de X degré Beaufort avec des rafales à Y degré.
Ce procédé descriptif est inexact, le degré Beaufort se rapportant exclusivement à une vitesse moyenne du vent.
L’échelle de Beaufort ne doit pas être confondue avec celle de Douglas, à 9 degrés, qui décrit les conditions de mer.