19 Décembre 2022
Le Belem, un des trois-mâts les plus anciens d’Europe en état de navigation, a vu les tôles constituant sa coque s’user au fil du temps. Elles subissent naturellement des pertes d’épaisseur, en particulier la zone la plus basse du navire. Réceptacle des eaux usées, cette zone subit en fait une double corrosion, interne et externe. Si rien n’est fait pour le restaurer, le trois-mâts pourrait ne plus jamais naviguer.
Heureusement, des travaux de restauration sont prévus cet hiver 2022-2023.
Bureau Veritas, la société en charge de la certification du navire depuis plus de 40 ans, doit alerter lorsque les tôles d’acier perdent plus de 20% de leur épaisseur. A ce point d’usure, le navire devient inapte à la navigation. Et c’est pour éviter qu’il perde sa certification que les travaux ont été décidés.
La Fondation Caisse d’Epargne Belem a opté pour la plus durable des solutions. Ainsi l’ensemble du bloc cale machine sera remplacé par un bloc neuf. Une décision qui coûte plus cher que d’injecter des renforts d’acier au niveau des zones affaiblies, mais qui est bien plus pérenne. Le coût estimé est de 1,7 million d’euros.
Ce remplacement permettra de prolonger les activités en mer du plus ancien grand voilier français encore en navigation. Cet investissement permettra également à la Fondation de poursuivre sa mission fondatrice : permettre à tous d’embarquer à bord du Belem et de vivre une aventure unique au monde.
C’est donc un chantier historique qui s’annonce, avec des travaux d’envergure.
La Fondation Caisse d’Epargne peut, pour cette aventure, compter sur de nombreux partenaires techniques et financiers : V.Ships France, le gérant nantais du Belem chargé d’entretenir le navire, a piloté le choix de restauration et du chantier, et supervise l’ensemble des opérations.
Le Ministère de la Culture, au travers de ses services déconcentrés en Pays de la Loire, a autorisé les travaux sur le Monument Historique, en s’appuyant sur l’expertise de Célestin Delaporte, spécialiste des navires à coque en acier.
Eiffage Energie Systèmes - Clemessy Services a été retenu comme chantier pour effectuer les travaux à Saint-Nazaire.
De même, la DRAC Pays de la Loire s’engage à soutenir de manière conséquente le financement de ces travaux. Les collectivités territoriales : la Région Pays de la Loire, le Département de Loire Atlantique, Nantes Métropole et la Ville de Nantes sont également sollicités pour contribuer au financement de ce chantier qui s’annonce historique.
Enfin, la fondation fait appel à la générosité des Amis du Belem, donateurs particuliers engagés dans la sauvegarde du dernier grand voilier français toujours en navigation.
« C’est une grande fierté de pouvoir effectuer ces travaux de maintenance de si grande ampleur sur ce navire patrimonial maritime français. Nous sommes confiants. Le navire est de conception robuste et nous avons déjà pratiqué ce genre d’opération, comme sur le Plastic Odyssey. Mais ces travaux serviront d’exemple. Ils sont historiques pour le Belem car jamais opérés sur un navire de cet âge. Enfin, notre responsabilité sera de respecter les enjeux de sécurité, qualité et délai. » confie Jérôme Lecamp, Directeur Département Arrêt Eiffage Energie Systèmes - Clemessy Services (EES - CYS).