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Les pêcheurs français en colère face aux conséquences du Brexit

Les pêcheurs français en colère face aux conséquences du Brexit

Au terme d’un très long processus administratif, qui aura duré plus d’un an entre Paris et Londres, sous l’arbitrage de Bruxelles, les pêcheurs français qui avaient été privés d’accès aux eaux britanniques après le Brexit sont enfin fixés sur leur sort. 

Jusqu’à 90 navires pourraient partir à la casse, alors que leurs armateurs seront finalement indemnisés.

La bataille diplomatico-commerciale a permis à la France d’obtenir 1 054 licences de pêche du Royaume-Uni et des îles Anglo-Normandes, dont bénéficieront quelques titulaires qui pourront ainsi continuer à pêcher dans ces eaux.

Néanmoins pour les dizaines de pêcheurs dont l’activité s’est arrêtée ou a été considérablement réduite se verront gratifier par le gouvernement d’un PAI (Plan d’Accompagnement Individuel), ou d’un Plan de Sortie de Flotte pour les navires qui seront détruits. Ces aides, d’un montant total de 65 millions d’euros financés par la Commission européenne, seront calculées pour chaque navire en fonction de sa puissance.

En revanche, dans les faits, tout le monde n’est pas éligible à cette aide, puisque sur 164 demandes déposées, seules 90 pourraient en bénéficier tandis que 33 sont sur liste d’attente et que toutes les autres ont été rejetées.

Olivier Le Nezet, président du Comité national des pêches, déplore que chaque cas n’ait pas accès à une solution. A Boulogne-sur-Mer par exemple, sur 18 dossiers déposés, 7 ont été retenus. C’est moins de la moitié alors qu’il s’agit du premier port de pêche français.

En considérant le risque d’une perte des capacités de pêche, les navires sortants sont invités à déposer leurs droits d’accès rattachées à ces armements avant de signer le document de sortie de flotte. C’est en effet crucial, car si les quotas ne seront pas perdus, le droit de les pêcher est quant à lui en danger.

Dans ce contexte, il est essentiel de maintenir une forte capacité de pêche puisque dès l’été 2026, les navires européens devront renoncer à 25% de leurs captures dans les eaux britanniques.

Pour finir, l’arbitrage de Bruxelles a attisé la colère des pêcheurs, alors qu’il a été interdit aux bénéficiaires du PAI d’armer un nouveau navire ou d'augmenter leur capacité de pêche pendant les cinq années suivant le paiement de l'aide.

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