23 Mai 2023
La réduction de voilure s'impose quand monte le vent. Sur un catamaran, on dispose d'abaques de réduction qu'il est irresponsable de ne pas appliquer. Les catamarans ne gîtent pas et suivant leur degré de sportivité, ils démâtent ou dessalent quand on néglige la réduction.
Sur un monocoque, la gîte et la dureté de la barre font deux bons indicateurs.
La forme du génois ou du solent et de la grand-voile (GV) d'un voilier influe fortement sur ses performances. Convenablement réglées, plus leur creux est prononcé, plus importante est leur puissance.
Quand la gîte du bateau augmente, la force exercée sur ces voiles excède celle du moment de redressement constitué par sa quille ou son lest. Le système se déséquilibre. Il devient urgent s'en rétablir l'équilibre. Sur un monocoque, la gîte fait critère d'ajustement, tandis que sur un catamaran de croisière, c'est la casse assurée si on ne réagit pas.
La toute première des actions à envisager, pour diminuer la puissance de ses voiles, sur un monocoque, c'est de réduire leur creux. Des voiles creuses offrent davantage de surface au vent que des voiles plates.
Le hâle-bas participe fortement à l'aplatissement de la grand-voile. En hâlant bas la bôme, il contribue fortement à lui donner un profil moins creux. Pour éviter de souquer sans succès sur son hâle-bas, il est toujours utile de larguer préalablement la balancine, elle soutient l'extrémité la bôme en hauteur et joue un rôle opposé !
D'une manière similaire, le pataras permet de cintrer le haut du mât. Quand on cintre le mât, un cintre se crée dont la position est avancée vers la proue. Cette avance génère une tension sur la moitié inférieure de la bordure.
Peu de chose à faire sur les voiliers équipés de voile d'avant sur enrouleur à ce stade.
Le réglage en tension vient après celui des espars. Les faire avant, c'est ajouter, une seconde fois, de la tension dans la GV.
On reprend de la drisse de GV et du Cunningham pour tendre le guindant.
On reprend de la bosse d'empointure pour tendre la bordure et le nerf de chute pour tendre (un peu) la chute.
Pour le génois sur enrouleur, on peut reprendre de la drisse en prenant bien soin de maîtriser parfaitement la manœuvre tout comme il faudra la maîtriser dans l'autre sens en choquant légèrement la drisse le moment venu. Légèrement, car les enrouleurs sont sensibles. Un génois fortement hissé montre un étai très droit.
Vient ensuite la phase de réglage des écoutes. Pour aplatir le génois ou le solent sur enrouleur, avant de border comme une brute, il est fortement recommandé de reculer le chariot d'écoute de foc à son point arrière, dans sa position utilisée au près.
En reculant le point de tire de l'écoute, on étire la bordure de la voile d'avant ce qui l'aplatit.
Le réglage du palan de grand-voile va influer directement sur la gîte du bateau. C'est le moment de trouver un compromis acceptable gîte/angle de remontée au vent dans son placement et de le déplacer sous le vent.