4 Juillet 2024
Avant de fonder l’entreprise familiale, on raconte qu’il avait d’abord hésité à s’installer en Amérique du Sud ou au Canada, mais très attaché à ses racines et soucieux de les faire rayonner, c’est finalement dans ce berceau vivant de pêche et de commerce qu’il se lança.
Notre grand-père était un homme de caractère et de conviction. Un homme visionnaire aussi : dès 1909, et malgré l’animosité que suscitait son idée à l’époque - les pêcheurs, qui avaient peur que le bruit des bateaux fasse fuir le poisson, l’attendaient au port avec des pierres ! - il tint bon et créa le premier sardinier à moteur de la région, baptisé non sans humour « Le Vainqueur des Jaloux ». La gronde ne dura que quelques mois, le temps de convaincre, et le deuxième sardinier venu porta alors un nom plus doux :
« La Paix ». C’était une réussite, qui posa les premiers jalons de notre aventure entrepreneuriale : avant-garde, conviction et audace.
L’histoire aurait pu s’arrêter là. Au décès de notre grand-père, notre père n’avait que 21 ans.
Fort d’un sens esthétique exceptionnel qu’il exprimait à travers le dessin, il révolutionna la manière de produire les bateaux de Beneteau, s’adonnant à son plus grand plaisir : dessiner, créer, superviser la construction de chaque navire, et surtout suivre les performances - tant en vitesse qu’à la pêche - de ses créations.
Dans les années 60, il nous fallut changer de stratégie pour prendre la vague. Nos parents avaient alors trois enfants à élever, dix-sept employés, et le secteur de la pêche s’essoufflait.
La plaisance émergeait, mais nous ne le savions pas encore.
Ce qui rendit possible ce tournant pour Beneteau fût encore une fois une histoire d’innovation : l’arrivée du polyester sur le marché, et la naissance de ce que nous appellerons la pêche-plaisance. C’est en 1964, âgée de seulement 22 ans, que je pris la tête de l’entreprise. Un an plus tard, au salon nautique de Paris, ce fut la surprise : nous revînmes avec une commande de 50 bateaux en polyester !
Un tournant majeur qui posa les jalons du Groupe Bénéteau et de son réseau de concessionnaires tel que nous le connaissons aujourd’hui : à la fois empreint des valeurs chères à ses aïeux et toujours résolument tourné vers l’avenir.
C’est dans la lignée de ces valeurs d’innovation et d’audace que j’ai depuis toujours opéré.
La taille de notre Groupe n’est aujourd’hui plus la même, mais nos valeurs demeurent. C’est pourquoi je ne me lasse pas de raconter cette histoire familiale. On y trouve tous les éléments qui ont fait du Groupe Beneteau un fleuron de l’industrie française, fier de ses racines, audacieux, innovant, familial enfin.
Cette célébration des 140 ans de Bénéteau, je tiens à la dédier à cette famille qui est la mienne, et dont font partie les 8 000 collaborateurs du Groupe Bénéteau, mais aussi nos clients, notre réseau de concessionnaires et nos fidèles fournisseurs.
C’est grâce à eux que tout a été possible hier, et que tout sera possible demain".