14 Novembre 2024
Chose importante et intéressante, les options se sont clairement dessinées dès la sortie de l’archipel capverdien. Certains ont coupé au ras de Santo Antao, tandis que d’autres ont plongé Sud. Si les premiers ont cherché à gagner dans l’ouest tout de suite, quitte à souffrir quelques instants sous le vent de la haute île, d’autres ont plongé Sud et cherché à minimiser le dévent de l’île qui peut s’étaler sur plusieurs dizaines de milles, pour reprendre leur route vers l’Ouest plus tard. Il semblerait bien que ceux qui ont choisi l’option la plus courte n’ont pas (trop) souffert du dévent tandis que le deuxième groupe en aurait subi les effets, même très et trop tardivement…
De fait, aujourd’hui, on constate déjà un écart latéral de plus de 110 milles entre Mila One au Nord et El Lupin au Sud. Une dizaine de bateaux naviguent dans le Nord de la route directe, tandis que le reste se place dans son Sud.
Quoiqu’il en soit, tous naviguent maintenant dans un alizé de 15 nœuds, qui, comme à son habitude, fluctue. Léger renforcement, passage de grains, légères rotations, l’alizé n’est pas un souffle régulier, tant en force qu’en direction. Il faut le savoir, et tous les vivent en ce moment. Certains ont connu leur « premier » grain et d’autres sont surpris par une puissance de vent non programmé… Bref, il y a en a pour tous les goûts sachant qu’une chose est sûre : tous naviguent au portant, sous spi, sous génois tangonné ou pas, sous gennaker… Mauvaise nouvelle pour Kairos qui a déchiré son spi. Un dévent, le spi s’entoure autour de l’étai, des poches d’air se créent, on essaye de manœuvrer, on empanne et malgré cela… le spi explose. Un sale coup pour l’équipage de Kairos qui a dû monter au mât plusieurs fois pour libérer le génois emberlificoté de ses tours de spi. La sanction est immédiate car aujourd’hui, Kairos est contraint de naviguer différemment. Une navigation sous gennaker s’impose et donc, par conséquent, moins de glisse dans l’axe du vent. Kairos va devoir croquer plus de milles que les autres en naviguant sur une route moins directe, de fait.
Important à noter également, l’état de la mer. En effet, l’Atlantique avec un grand A a pris ses quartiers et nombreux sont ceux qui font état d’une mer inconfortable. Il faut dire que la houle sur zone vient du Nord-Ouest (1,9 mètres toutes les 13 secondes) et que les bateaux sont poussés par un flux de Nord-Est plus ou moins consistant… On vous laisse imaginer l’effet shaker, d’autant que la sensation se trouve accentuée par les quelques jours passés à terre… L’océan a repris clairement ses droits et s'impose aux organismes !