ActuNautique.com

Un chant breton permet de retrouver une épave datant du XIXe siècle !

En mai 2021, en suivant les indications d’une vieille chanson bretonne, des chercheurs ont réussi à localiser une poutre qui proviendrait de l’épave du Catharina, un voilier disparu en 1896 dans le Raz-de-Sein.

Un chant breton permet de retrouver une épave datant du XIXe siècle !

Il y a peu, nous nous penchions sur l’histoire étonnante de la construction du phare de la Jument, qui fut nécessaire en raison des très nombreux naufrages ayant eu lieu dans la région. L’un des naufrages en question est celui d’un trois-mâts suédois : le Catharina.

Partant du Sénégal et faisant route vers l’Angleterre, le Catharina aurait été englouti par la tempête dans le Raz-de-Sein en 1896. Après quelques années, on se désintéressa de cet événement, la mer d’Iroise ayant depuis longtemps englouti tout ce qui restait du navire. Ou en tout cas, c’est ce que l’on pensait. 

Pourtant en 2021, des chercheurs d’épaves de la SAMM (Société d’Archéologie et de Mémoire Maritime) basée à Fouesnant, se sont penchés sur cette affaire et de fil en aiguille, s’adressant aux habitants de la région, ils se sont intéressés aux paroles d’un chant breton qui raconte, de manière plus ou moins fabuleuse, l’histoire de l’échouage de ce navire suédois.

La gwerz bretonne (chant traditionnel) ‘Catharina Stockholm’ est une ronde à trois pas, dont certains fragments nous racontent qu’une fois la tempête passée, une garnison fut déployée afin d’empêcher les pilleurs de mettre la main sur ce qui restait de la cargaison, mais ils auraient eux-mêmes pillé l’épave ; volant l’argenterie et 'tout ce qui brillait'. Le trois-mâts transportait de la peinture et il fut alors aisé de déceler les pilleurs, parmi les autres, car leurs maisons furent les seules à être repeintes après le désastre (ce qui fai penser aux portails des maisons des ouvriers des chantiers naval d'antan, qui lors des la construction de certains navires, changeaient tous de couleur)...

Ce n’est pourtant pas ces détails amusants qui ont mis les chercheurs sur la piste de l’épave, mais plutôt la mention d’un nom, que nous avons déjà évoqué récemment sur ActuNautique : Ar-Gazec, le récif de la Jument.

Suivant cette piste, les chercheurs d’épaves de la SAMM ont plongé en mai 2021 avec l’autorisation du DRASSM (Département de Recherches Archéologiques et Subaquatiques et Sous-Marines), non loin du récif, espérant trouver des traces du naufrage du Catharina et ils ont découvert une poutre qui pourrait provenir du voilier.

Et en se rapprochant encore du rocher Ar-Gazec, les plongeurs ont également retrouvé d’autres pièces d’épave, ce qui nous laisserait penser que c’est bien à cet endroit que s’est échoué le Catharina, et qu’on l’a donc sûrement retrouvé. 

Cette découverte, rendue possible grâce aux paroles d’un chant traditionnel breton, nous questionne donc : Que pourrait-on découvrir d’autre, en s’intéressant aux paroles des chants traditionnels qui nous content un tas d’histoires auxquelles on ne prête plus attention ?

Partager cet article

Repost0