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Lutte contre le narcotrafic : ce qui va bientôt changer pour les plaisanciers arrivant dans un port

Depuis février 2025, La Rochelle teste un dispositif d’identification systématique des bateaux entrant dans son port, dans le cadre d’une politique renforcée de lutte contre le narcotrafic. Cette expérimentation, soutenue par les autorités locales et validée par un nouveau texte législatif, s’apprête à s'étendre à l’ensemble des ports de plaisance français.

Lutte contre le narcotrafic : ce qui va bientôt changer pour les plaisanciers arrivant dans un port

Un tournant sécuritaire est en cours dans les ports de plaisance français. Depuis le début de l’année, le port de La Rochelle, en Charente-Maritime, met en œuvre un protocole inédit : chaque bateau, qu’il soit commercial ou de plaisance, doit désormais se déclarer avant d’entrer dans le port. Cette mesure vise à renforcer le contrôle des flux maritimes dans un contexte de lutte intensifiée contre les trafics de stupéfiants.

Jusqu’alors, seuls les navires en provenance de pays extérieurs à l’espace Schengen étaient soumis à cette procédure. L’extension de cette obligation à l’ensemble des embarcations, y compris locales ou nationales, constitue une nouveauté importante. Le dispositif, mis en place avec le soutien de la préfecture de Charente-Maritime, s’inscrit dans un cadre expérimental.

Cette initiative locale a pris une dimension nationale avec l’adoption d’un texte législatif porté par le député de Charente-Maritime, Olivier Falorni. Le 29 avril 2025, l’Assemblée nationale a adopté la loi « Sortir la France du piège du narcotrafic », incluant un amendement prévoyant la fin de l’anonymat des plaisanciers à leur arrivée dans les ports français. Une fois cette mesure généralisée, l’enregistrement systématique des bateaux deviendra une obligation sur l’ensemble du territoire.

L’objectif affiché est clair : rendre plus difficile le recours aux ports de plaisance comme points d’entrée discrets pour les trafiquants. En instaurant une traçabilité accrue des mouvements nautiques, les autorités entendent combler les failles actuelles du dispositif de surveillance maritime.

Si la mise en œuvre concrète du dispositif à l’échelle nationale reste à préciser, La Rochelle joue d’ores et déjà un rôle de laboratoire. Les retours d’expérience y seront déterminants pour ajuster les modalités techniques et juridiques de cette nouvelle approche sécuritaire.

À terme, cette réforme pourrait transformer en profondeur les usages du nautisme de plaisance, en imposant un encadrement administratif jusqu’ici réservé aux navigations internationales. Une évolution que les acteurs du secteur suivront avec attention, entre nécessité de sécurité et préservation de la liberté de naviguer.

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