26 Juin 2025
C’est à l’initiative de Julien Carlier, passionné de mer et marqué par la marée noire de l’Erika, que l’idée a émergé. Entouré de ses amis d’enfance – Camille Chevalier, Alexandre Lamarthe et Germain L’Hermitte – il a imaginé un lieu ouvert, inspiré à la fois des tiers-lieux urbains et des marchés d’occasion spécialisés. Ensemble, ils ont fédéré une équipe de bénévoles et de partenaires pour lancer ce projet pilote.
Les objectifs sont multiples : réduire les déchets nautiques, favoriser le réemploi, créer du lien social et sensibiliser à la protection du littoral. Le fonctionnement repose sur un principe simple : collecter, trier, réparer ou transformer. Les pièces encore utilisables sont revendues dans une boutique solidaire. Les éléments hors d’usage, quant à eux, deviennent sacs, trousses ou objets décoratifs. Certaines coques de bateaux sont même reconverties en mobilier urbain.
La Recyclerie Maritime ne se limite pas à la réparation. Elle développe aussi des actions de terrain avec les écoles, les lycées et le grand public. Ateliers manuels, événements culturels, nettoyages de plage ou conférences complètent les activités quotidiennes. L’association cherche à faire découvrir les enjeux écologiques liés au nautisme en misant sur la créativité et la participation citoyenne.
Sur le plan technique, des investissements ont été réalisés pour mieux traiter les matériaux composites, comme les coques de bateaux. Grâce au soutien de structures telles que Nautihub ou la Fondation de la Mer, une cabine de découpe avec filtration par décantation a été mise en place. Elle permet de désosser les coques sans rejeter de particules nocives. Ces matériaux sont ensuite réemployés pour fabriquer des bancs, jardinières ou équipements de plein air.
Le projet possède aussi une forte dimension sociale. L’atelier collabore régulièrement avec des IME (Instituts Médico-Éducatifs), des ESAT (Établissements et Services d’Aide par le Travail) et d’autres structures locales. Ces partenariats permettent d’inclure des personnes en situation de handicap ou d’insertion dans les activités de recyclage et d’artisanat.
Les premiers résultats sont significatifs. En quelques mois, l’équipe a récupéré plus de 12 tonnes de matériel : une quarantaine de bateaux, plusieurs centaines de pièces d’accastillage, une trentaine de voiles. Face à cet engouement, les ambitions grandissent. La Recyclerie envisage désormais de structurer une véritable filière de réemploi nautique, avec l’objectif de créer un réseau similaire sur l’ensemble du littoral français.
La Recyclerie Maritime est basée au Croisic