20 Juin 2025
La gestion des ports de plaisance de Saint-Malo évolue. La Région Bretagne a attribué à la société publique locale (SPL) Bretagne Plaisance la concession de ces équipements pour une durée de 25 ans. Un programme d’investissement de 27 millions d’euros accompagne cette décision, avec pour objectif d’adapter les installations aux attentes des usagers tout en intégrant des considérations environnementales et technologiques.
Le projet prévoit l’extension de l’offre d’amarrage avec la création d’environ 550 places supplémentaires. Un port à sec de 400 emplacements doit être réalisé, ainsi qu’un aménagement du port des Sablons pour accueillir 150 bateaux de plus. L’ensemble vise à répondre à la forte demande locale en matière de plaisance, dans un contexte de pression sur les capacités portuaires du littoral breton.
La concession concerne deux sites principaux : les ports de Vauban et des Sablons, ainsi que des zones de mouillage. Depuis 2023, Bretagne Plaisance, société détenue majoritairement par la Région et la Ville de Saint-Malo, gérait déjà ces infrastructures, représentant 1 600 places à flot et 200 à terre. L’équipe de 17 salariés sera en charge de la mise en œuvre des projets annoncés et de l’exploitation courante des sites.
Les investissements incluent également la construction d’un nouveau bâtiment, baptisé Cap Vauban, destiné à regrouper capitainerie, bureaux, sanitaires et un espace de restauration. Sa mise en service est prévue d’ici fin 2025. Le projet vise à restructurer les services aux plaisanciers et à réorganiser les espaces d’accueil.
Le plan prévoit par ailleurs l’installation de 300 bornes permettant de mesurer les consommations individuelles d’eau et d’électricité. Cette initiative doit accompagner la volonté de limiter les consommations et d’adapter la facturation à l’usage réel, dans une logique de gestion plus raisonnée des ressources.
L’aspect environnemental est mis en avant à travers des démarches de certification. Le port des Sablons a obtenu le label « Ports Propres actifs en biodiversité » et une démarche similaire est engagée pour le port Vauban. Ces labels traduisent un engagement vers des pratiques respectueuses des milieux naturels, bien que les chantiers d’extension eux-mêmes puissent soulever des questions environnementales sur le long terme.
Bretagne Plaisance entend également développer des outils numériques pour optimiser la gestion des places et faciliter les réservations. Le recours aux technologies vise à fluidifier les flux d’usagers et à améliorer la visibilité sur les disponibilités en temps réel.
Le projet s’accompagne de la création d’une marque, « Saint-Malo Plaisance », qui vise à unifier l’image des ports gérés par la SPL tout en tenant compte des spécificités locales. Cette initiative a pour objectif de clarifier l’offre et de renforcer la lisibilité des services proposés.
Sur le plan institutionnel, la décision d’attribuer la concession à Bretagne Plaisance découle d’un compromis entre la Région et la Ville de Saint-Malo. Le maire de la ville, Gilles Lurton, avait initialement défendu une gestion municipale directe mais se félicite des premiers résultats obtenus dans le cadre de ce partenariat. La Région, par la voix de Stéphane Perrin-Sarzier, vice-président et président de la SPL, souligne que ce modèle permet de conjuguer maîtrise publique et mutualisation des moyens.
Le financement de ces investissements sera étalé sur la durée de la concession et reposera sur les recettes d’exploitation, sans précisions à ce stade sur la part des financements publics ou privés. Les retombées économiques attendues pour la ville et la région, en termes d’activité nautique ou touristique, n’ont pas encore été chiffrées.
La concession de Saint-Malo pourrait servir de référence pour d’autres ports bretons confrontés à des enjeux similaires : hausse de la demande, vieillissement des infrastructures, transition environnementale et intégration du numérique dans la gestion portuaire. Elle pose toutefois la question de la soutenabilité des investissements engagés face aux évolutions du marché et aux contraintes budgétaires des collectivités.