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Navigation fluviale : Paris et le Val-de-Marne renforcent les règles de circulation sur la Seine et la Marne

Un nouveau règlement particulier de police encadre désormais la navigation dans la capitale et sa proche banlieue, avec des exigences accrues de sécurité et une adaptation aux nouveaux usages du fleuve.

Navigation fluviale : Paris et le Val-de-Marne renforcent les règles de circulation sur la Seine et la Marne

La préfecture de la région Île-de-France, celle de Paris et du Val-de-Marne viennent d’adopter une version révisée du règlement particulier de police (RPP) pour la Seine et la Marne aval. Ce texte, élaboré en concertation avec Voies navigables de France (VNF) et les acteurs du secteur, marque une étape importante dans la modernisation du cadre fluvial parisien. L’objectif affiché est double : améliorer la sécurité sur des voies de plus en plus fréquentées et accompagner l’évolution des pratiques de navigation, entre transport, tourisme et loisirs.

Les autorités constatent en effet une intensification notable des usages du fleuve. Aux convois de marchandises et aux bateaux de croisière s’ajoutent désormais des embarcations de plaisance, des activités nautiques et l’ouverture de zones de baignade. Dans ce contexte, les règles se durcissent. La radiotéléphonie VHF devient obligatoire pour tous les navires circulant dans Paris et le Val-de-Marne, y compris les bateaux de plaisance motorisés au-delà de 4,5 kW et les unités à passagers de moins de 20 mètres accueillant jusqu’à douze personnes.

Certaines pratiques seront désormais proscrites. Les embarcations à faible motorisation, inférieure ou égale à 4,5 kW, ne seront plus autorisées dans Paris, même lorsqu’elles ne nécessitent pas de permis. Les manœuvres de virement dépassant 180° seront strictement encadrées à l’aval de l’île aux Cygnes, tout comme les demi-tours effectués en période de crue. Autre changement majeur : l’interdiction de couper le chenal navigable pour rejoindre ou quitter une escale à passagers. Ces restrictions visent à réduire les risques de collision dans une zone où le trafic s’intensifie d’année en année.

Le nouveau texte ajuste également les conditions de navigation afin de mieux s’adapter aux réalités du trafic. La longueur maximale des bateaux de transport de marchandises est désormais portée à 135 mètres, contre 125 auparavant, sous réserve qu’ils soient équipés d’un propulseur d’étrave. Dans le bras Marie, les horaires de navigation sont élargis, avec des dérogations possibles entre 23h et 12h pour certaines unités désignées par arrêté. En période de crue, la navigation restera autorisée plus longtemps à travers Paris, notamment du pont de Bir-Hakeim au périphérique aval et dans le bras de Grenelle.

Cette évolution réglementaire s’inscrit dans un cadre stratégique plus large. Le bassin de la Seine concentre plus de 40 % du trafic fluvial français, avec près de 17 millions de tonnes de marchandises transportées en 2024. Paris s’affirme également comme le premier port fluvial européen pour les passagers, accueillant jusqu’à neuf millions de voyageurs par an selon VNF.

Enfin, la sécurité reste au cœur du dispositif. L’observatoire de l’accidentalité fluviale, actif depuis 2024, analyse chaque incident pour ajuster les mesures. Cinquante-trois accidents ont été recensés l’an dernier sur la Seine et la Marne, dont la majorité à Paris. Le nouveau RPP entend réduire ces chiffres tout en garantissant un équilibre entre développement économique, fluidité et sûreté des navigations urbaines.

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