22 Juin 2013
Mars 2013 - Entre Jose Ignacio (ultra branchouille) et La Paloma (plutôt hippie), 50 km de côte.
Mais, selon les locaux, le ripio est mauvais et il n'y a pas de route pour traverser la Lagune de Rocha. Conclusion, mieux vaut reprendre la Route Nationale, à 30 km au nord. Heureusement que j'ai connu le ripio chilien, heureusement que j'ai croisé des cyclistes venant dans l'autre sens ! Ce chemin est tout simplement superbe.
Après avoir emprunté le mini bac, qui traverse la Lagune de Garzon, on se retrouve en pleine nature, sur un ripio pas pire, même plutôt mieux que les autres. L'Océan d'un côté, les champs de l'autre, le grondement des énormes rouleaux (les surfeurs se pressent le long de la côte uruguayenne) et le chant des oiseaux. Le calme est encore plus total sur les 20 derniers kilomètres avant la Lagune de Rocha, car les quelques voitures qui passent bifurquent vers la route. Je continue seule parmi les dernières fermes. Et voici la lagune.
Le vélo s'enfonce dans le sable, alourdi par les 35 kg de sacoches. Je dois en retirer la moitié pour continuer. Je cherche le passage le plus étroit , le moins profond entre l'Océan et la Lagune. Un mètre quand même, et le courant est puissant lorsque les vagues déferlent. Je passe les sacoches, puis c'est le tour de la bici, je la charge sur l'épaule. Parvenue de l'autre côté avec tout mon barda, j'ai l'impression d'avoir réussi un exploit, pourtant je sais que partout dans le monde des gens passent des gués tous les jours, et bien plus larges, et bien plus chargés. Quand même.
La nuit sur la lagune, avec les oiseaux du coin, est ma récompense.
C. Rebours
"A Rumbo Libre en Amérique du Sud"