9 Décembre 2012
Nous lui avions échappé, elle nous a rattrapés hier et cette nuit. Tant mieux car c'est quelque chose à vivre... Et puis une dépression à 25 degrés, c'est tout de suite plus acceptable que la même chose à 0 degrés !
6 décembre 2012, 15h - 21* 14'.229 N - 045* 36'.213 O.
Changement de fuseau horaire
Aujourd'hui, nous avons changé de fuseau horaire : -4h d'un coup ! Une chance : ça tombe sur un jour de beau temps... Nous n'en changerons plus d'ici Saint Lucia.
Pluie battante, averses, trombes d'eau...
Au menu d'hier : une petite dépression venue nous caresser, nous qui nous trouvons au nord de la flotte (comprenez par là que le Feliz a été épargné :-)). Pluies, que dis-je ? Seaux d'eau ! L'océan était littéralement écrasé par les masses d'eau venues du ciel, c'était superbe : tout était gris clair, presque lisse, la mer paraissait fragile. Et avec ceci ? De fortes rafales suivies de périodes de calme plat, et une orientation du vent... déconcertante (et si possible en provenance de l'ouest, merci !). On comprend mieux la physique : la dépression, en gros, c'est quand une masse d'air chaud rencontre une masse d'air froid : ça fout le bordel ! J'en veux pour preuve notre tracé GPS "completamente loco" sur le site de l'ARC !
La star du jour : le stratus
Le stratus (mmmh, nouveau mot ! C'est le nom du nuage de la journée) qui a régné en maître pendant ces heures avait du donner un seul mot d'ordre aux étoiles : "cette nuit, c'est moi la star donc vous la mettez en veilleuse !" A celles qui osaient apparaître et briller un peu trop fort, il devait passer un sacré savon car elles disparaissaient illico presto. Nuit quasi noire, donc.
Elle tourne, elle tourne, la girouette !
Du coup, nous avons encore eu droit à un nouveau jeu (et on comprend que l'on ne s'ennuie pas en mer car les conditions ne sont jamais les mêmes !). Notre mission, pendant cette dépression où nous avons pris plusieurs ris, a consisté à garder les yeux rivés sur la girouette et les doigts collés au pilote automatique, pour maintenir l'angle du vent entre 50 et 60 degrés.
Il a également fallu pister le moindre nuage de pluie sur le radar car, en quelques secondes, le vent pouvait monter jusqu'à 30 nœuds ! Et vérifier qu'aucun bateau n'apparaissait soudainement car la visibilité n'était pas au top... Bref, personne n'a vraiment bien dormi cette nuit, encore moins notre capitaine qui dirige toutes les manœuvres ! Quoi qu'il en soit, tout cela me donne envie d'en savoir encore un peu plus sur ces phénomènes climatiques et, après avoir compris le pourquoi du comment, de retourner jouer avec ces masses d'air et ces nuages dans la baie de Pornic, par exemple !
Le matériel à l'épreuve de la pluie
Des moments comme celui-ci, ça permet de tester le matos. Mon petit Gore-tex ayant laissé l'eau passer sur les avant-bras, j'ai pensé que c'était LE moment de sortir le PONCHO ! Vêtement ridicule, reconnaissons-le, mais qui m'avait été fortement conseillé par la vendeuse pour les fortes pluies.
Puis je l'avais vu dans les listes d'équipement sur les blogs de voyageurs. Bref, j'arrête de me justifier, oui j'ai un poncho :-). CATASTROPHE !! Soit je n'ai pas saisi les subtilités de l'art du poncho, soit c'est l'arnaque du siècle ! La capuche ne tient pas et les pressions non plus. Le tout vole dans tous les sens, on n'y comprend plus rien sauf que l'on est trempé jusqu'aux os !! J'ai fini dans la veste de quart de la "esposa" d'Alvaro (gracias Clarita !). D'ailleurs, pour qui veut pratiquer l'espagnol, Alvaro relate quotidiennement notre traversée sur son blog http://viaje- caprichoso.tumblr.com/.
Une bonne et une mauvaise nouvelles
La bonne, c'est que pendant le grand rangement/ménage de ce matin, la jambe de mon pantalon-fétiche a réapparu ! Bonne jambe... J'aurai appris qu'il est utile d'utiliser les pinces à linge sur un bateau.
La "mauvaise", c'est que cette nuit, j'ai chu. L'eau ça mouille, mais ça fait aussi glisser. J'ai chu sur la dernière marche de l'escalier, qui est venue me chatouiller un peu trop brusquement les côtes. Ca fait mal, et aussi un peu peur car le dos n'est pas loin... Heureusement, Romain a tout pris en main : les téléphones satellite (bien utiles) ont parfaitement fonctionné, le service de téléconsultation a été très efficace (toujours... :-)) et la trousse à pharmacie du bord était complète. J'aurai appris qu'il faut TOUJOURS bien se tenir, même quand on a terminé son quart et qu'on rentre se coucher ! Tout va bien.
Une traversée entre "copains"
Traverser avec l'ARC, c'est sympathique parce que l'on part à plusieurs, et que donc, de temps en temps, on croise des copains, au loin : on se parle un peu via la VHF. C'est aussi convivial parce qu'on peut suivre la position des uns et des autres et échanger des mails. Nous sommes notamment en contact avec Naos, le bateau des pornicais, qui a pris la même option que nous, au nord. Ont-ils également goûté à la dépression ??
Bref j'ai cuisiné (!!! : ndlr)
En mer, tout le monde doit cuisiner. J'ai cuisiné. C'était beau et ça sentait bon... Voilà. :-)
La pêche et la baignade !
Le retour du beau temps marque le lancement des plaisirs nautiques. En cette fin de journée (le soleil n'a pas eu l'info concernant notre changement d'heure, je crois, il s'apprête à aller se coucher..), Alvaro et Julian ont sorti la caisse de pêche et il a été convenu que demain, avant le déjeuner, nous irons nager dans l'océan !!
C. Rebours
"A Rumbo Libre en Amérique du Sud"