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Chapelles et Cathédrale de marbre du Lac General Carrera : des beautés géologiques à portée de main

clemence rebours - vignette actunautique-copie-1"Difficile d'accès", le petit défaut de la Patagonie chilienne est aussi son plus grand atout, surtout d'un  point de vue touristique.

 

 

Ce ne sont pas les falaises de marbre du lac General Carrera, en Patagonie chilienne, qui diront le contraire : elles n'ont jamais vu le moindre chemin, et donc la moindre pioche, arriver jusqu'à elles ! Ce gisement, ainsi demeuré vierge de toute exploitation jusqu'à être déclaré zone protégée en 1994, peut donc tranquillement continuer à laisser l'eau qui baigne ses pieds donner libre cours à son inspiration pour scuplter son marbre. Et c'est l'eau, elle-même, qui nous emmène admirer son œuvre...

 

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Depuis Puerto Tranquillo (petit village dont l'église possède une immense parabole, certainement pour mieux capter la parole de Dios), embarquons dans une "lancha" (bateau à moteur) et filons vers le sud.

 

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Signe de l'essor touristique de la Patagonie : il y a 15 ans, 20 visiteurs seulement tentaient chaque jour l'expédition à bord des 2 lanchas qui lancèrent le business (Est-ce un hasard ? Nous tombons toujours sur le fils du pionnier !). Aujourd'hui, ce seraient entre 200 et 500 personnes qui se presseraient quotidiennement dans les 18 embarcations du village. D'ailleurs chacun ici, jusqu'à la propriétaire de l'épicerie, possède son bateau et propose des tours. Revenons sur terre, même avec 500 visiteurs par jour, Puerto Tranquillo est LOIN d'être envahi par les hordes de touristes !

 

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Après 1/2h de bateau (admirons les montagnes et glaciers qui entourent le second plus grand lac d'Amérique du Sud), nous arrivons aux Chapelles de Marbre. La lancha se faufile dans des grottes à peine plus grandes qu'elle, le barreur n'a que quelques cm de marge de chaque côté et les passagers doivent parfois l'aider à manœuvrer en prenant appui sur les parois : nous sommes loin des mesures françaises visant à protéger le patrimoine !

 

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Nous découvrons des centaines de formes différentes, modelées selon l'inspiration de l'eau : un anneau, une caverne, une colonne, une fenêtre... Un îlot a acquis le titre de "Cathédrale" : il repose sur des colonnes de marbre très semblables à celles qu'édifièrent les hommes pour leurs constructions.

 

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Nous effleurons, en passant, les surfaces lisses et écaillées du marbre et celles, rêches, du calcaire. Le calcaire y a ciselé des sortes de crêtes. Le clapot, lui, a sculpté le marbre à son image : la surface de la pierre forme les mêmes petites écailles que celles de l'eau lorsque le vent s'en mêle et qu'il commence à l'agiter.

 

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Levés aux aurores, nous avons la chance d'avoir un soleil encore bas dont les rayons pénètrent dans les grottes, se réverbèrent sur l'eau turquoise, et viennent projeter leurs dessins sur le marbre coloré. L'eau, habituellement transparente, est ces jours-ci troublée et anormalement haute : la chaleur a fait fondre les glaciers, et des milliers de cm3 d'une superbe couleur "glacier" car fortement chargés en minéraux sont venus grossir les rivières et se jeter dans le lac, ouvrant de nouvelles voies pour l'exploration des grottes.

 

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Le spectacle invite à la rêverie, on pourrait y rester quelques heures pourtant le propriétaire du bateau ne semble pas être de cet avis : il remet le cap au nord et notre rêverie prend une autre tournure "si seulement j'avais un petit bateau..."

 

Mais bateau ou vélo, il faut choisir !

 

 

C. Rebours

"A Rumbo Libre en Amérique du Sud"

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