11 Septembre 2014
Gérard d'Aboville, président en titre du Conseil Supérieur de la Navigation de Plaisance et des Sports Nautiques (CSNPSN) s'interroge sur l'avenir de cette institution, suite aux décisions prises par l'ancien secrétaire d'Etat à la Mer, Frédéric Cuvillier.
Décidément, la fin de parcours de Frédéric Cuvillier au Secrétariat d'Etat à la Mer, poste qu'il a refusé de réoccuper suite au dernier remaniement ministériel en date, ne laissera pas un souvenir très glorieux dans l'esprit des plaisanciers.
Cet été déjà, en déplacement au Cross Med, le Secrétaire d'Etat avait relancé l'idée d'un contrôle technique des bateaux de plaisance, vieux serpent de mer qui séduit certains distributeurs de bateaux, mais qui ne réglerait en rien le problème des bateaux ventouse contrairement à l'objectif annoncé de ce projet (lire notre article : penser vider les ports des bateaux ventouse avec un contrôle technique est absurde !), relançant une polémique aussi inutile que dangereuse, au vu de la situation du secteur de la plaisance.
En ce début d'année nautique, le secteur de la plaisance est de nouveau en émoi suite à la diffusion d'un communiqué de presse de Gérard d'Aboville, président du Conseil National de la Navigation de Plaisance et des Sports Nautiques, qui dénonce la mise sous tutelle de facto du CSNPSN pour les Affaires Maritimes (Aff Mar).
Car le projet du Secrétaire d'Etat démissionnaire est simple : afin de réaliser des économies, les deux permanents de l'organisation ne seraient pas reconduits dans leurs fonctions, à savoir le secrétaire général et sa secrétaire, la mission du premier revenant au chef de mission plaisance des Aff Mar, et celle de la seconde, à son secrétariat.
Le budget du CSNP se résume actuellement à deux postes de fonctionnaires, qui seront réaffectés ailleurs, et 30 000 euros de frais de communication divers, entre la diffusion d'une lettre d'information et sa participation au Nautic.
Les Affaires Maritimes emploient quant à elles près de 300 personnes à Paris...
Le motif économique mis en avant par l'ancien Secrétaire d'Etat pour justifier le projet de réorganisation semble donc bien étonnant, et difficile à justifier sérieusement, car au vu de ces chiffres, il est clair que les économies réelles à trouver au Secrétariat d'Etat à la Mer sont ailleurs...
Organe indépendant, le Conseil Supérieur de la Navigation de Plaisance regroupe en son sein les différentes parties prenantes de la plaisance, qu'il s'agisse des associations de plaisanciers, des constructeurs de bateaux, des ports de plaisance, de l'administration, notamment les Affaires Maritimes et les Douanes.
En confiant sa gestion à l'une des parties prenantes, son rôle en deviendrait de facto dévoyé, le rendant quasiment inutile.
Quant à la manoeuvre de Frédéric Cuvillier de ne renouveler Gérard d'Aboville dans ses fonctions, que s'il accepte cette réorganisation, elle semble refléter les nouvelles pratiques d'un gouvernement aux abois, qui tente désormais de passer en force, à l'instar de la "réforme" actuelle des rythmes scolaires.
Avec une vraie question à la clé : réduire les coûts de l'Etat et donc du Secrétariat à la Mer, chose indispensable s'il en est, passera forcément par une révision profonde de ses missions, et nécessitera à n'en pas douter un peu de vision et de courage politique...
lire aussi => le communiqué de presse de Gérard d'Aboville |