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La SNCM précipitée vers le redressement judiciaire

La SNCM précipitée vers le redressement judiciaire

La SNCM face à son inéluctable destin.

C'en est désormais terminé de la SNCM telle qu'elle existait jusqu'à aujourd'hui, et les semaines qui viennent permettront de voir si une partie de la compagnie peut être sauvée ou non.

Transdev, société mère de la SNCM, à hauteur de 66% (aux côtés de l'Etat avec 25% et des salariés pour 9%) vient en effet d'exiger le rembourser de 103 millions d'euros dus par sa filiale, à échéance du 3 novembre. 

Incapable de rembourser une telle somme, la SNCM va logiquement être placée en cessation de paiement le 3 novembre, préalable à un redressement judiciaire, voire à une liquidation dans les jours suivants.

Cette décision de Transdev n'est pas une surprise, pas plus que son timing, la direction du groupe de transport s'étant engagée à la fin de la grève de juin dernier, de ne pas déposer le bilan de sa filiale avant le 31 octobre. 

Veolia, son actionnaire majoritaire plaide pour une telle solution depuis des mois, seule à même selon la direction du groupe, d'éteindre l'obligation de remboursement à l'Etat de 440 millions de subventions indues perçues par la SNCM, exigé par la justice européenne.

Le redressement judiciaire permettrait en parallèle de redimensionner la compagnie à sa réalité économique, elle qui ne détient plus qu'un peu plus de 20% de parts de marché sur les liaisons Corse-Continent. 

Dans le schéma de restructuration présenté par Transdev, la SNCM se concentrerait sur les laisons Marseille-Corse et Magreb-Continent, en conservant 6 de ses navires actuels. 800 emplois seraient maintenus, sachant que l'objectif avoué de Transdev est clairement de céder la SNCM à un repreneur, le plus vite possible.

Une dizaine de dossiers de reprise seraient à l'étude, sachant qu'un point noir demeure : le redressement judiciaire sera t-il suffisant pour "éteindre" le remboursement des 440 millions de subventions ?

En bref, la justice européenne, ne verra t-elle pas dans cette manoeuvre un nouveau tour de passe-passe à la française, destiné à préserver un système qui a nui à la libre concurrence, au détriment des clients et du contribuable français ? Un contribuable qui aura lourdement subventionné les 2200 salariés de la SNCM, à hauteur de 200 000 euros par salarié (440 millions d'euros de subventions pour 2200 salariés pour que chacun comprenne bien...) !

Rien n'est moins sûr...

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