10 Octobre 2014
En 200 ans, l'acidité des océans a augmenté de 26% !
Si le rejet de dioxyde de carbone (CO2) d'origine humaine a pour conséquence d'entraîner des modifications climatiques, du fait de l'augmentation de la température, ses conséquences pour les milieu marin ne sont pas négligeables, bien qu'encore trop peu connues du grand public.
Le 8 octobre était dévoilé à Pyeongchang, en Corée du Sud, une synthèse des travaux réalisés lors d'un colloque international de biologie marine, réunissant une trentaines de sommités mondiales du secteur.
Cette synthèse avait pour objet de dresser un état des lieux des connaissances actuelles relatives au conséquences de l'acidification des océans du fait des rejets de CO2, sur la biodiversité marine.
Cette synthèse est pour le moins intéressante car si elle s'intéresse à l'avenir, elle n'en dresse pas moins un panorama des conséquences actuelles de cette acidification, bien réelle.
Car en 200 ans d'industrialisation, le taux d'acidité des océans a augmenté de près de 26%, les océans ayant "absorbé" un quart des émissions de CO2 d'origine humaines.
Si rien n'est fait pour baisser ses émissions, les participants de ce colloque prévoient une augmentation de 170% par rapport à l'ère pré-industrielle, d'ici... 2100, le phénomène actuel étant sans commune mesure depuis 300 millions d'année, selon le magazine Science.
Les eaux de surface sont donc aujourd'hui bien plus corrosives qu'autrefois : quelle est la conséquence directe sur le milieu marin ?
Cette conséquence est directe sur la biodiversité marine et des espèces comme les mollusques, phytoplanctons et coraux en sont les premières victimes, qui sont en partie constitués de calcaire !
Les conséquences pourraient être graves tant pour la pyramide alimentaire marine - ces créatures se trouvant à la base de la pyramide - que pour des activités humaines comme l'aquaculture, Déjà d'ailleurs on constate une forte augmentation de la mortalité dans des exploitations ostréicoles situées au nord-ouest des Etats-Unis.
Ne disposant pas d'historiques analogues, les scientifiques ont donc cherché des zones marines affectées par une forte acidification des eaux de surface, pour en étudier les conséquences sur la biodiversité marine, et le pourtour du Vésuve, en Méditerranée, soumis à la même acidité que celle attendue en 2100 leur a permis de constater une chute de la biodiversité des organismes calcaires de... 70%, et de 30% pour les autres organismes !
S'il est difficile de tirer des généralisations de ces observations, qui ignorent de fait les conséquences supplémentaires dues à l'augmentation de la température de l'eau, cette synthèse n'en paraît pas moins un bon indicateur qui nous montre très clairement que dans les années à venir, certains éléments naturels que l'on pensait immuables vont clairement sortir de leur cadre naturel.
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